Affaire Sonatrach 2 / Des têtes commencent à tomber, A qui le tour ?

Affaire Sonatrach 2 / Des têtes commencent à tomber, A qui le tour ?

Le huit mars dernier, le président Bouteflika avait affirmé que la justice ferait son travail afin de juger les coupables dans les affaires de corruption et de dilapidation des deniers public, ce fut la première réaction du chef de l’Etat concernant l’éclatement du scandale Sonatrach 2, et aujourd’hui, deux ex-responsables de la Société nationale des hydrocarbures comparaîtront devant la justice.

En attendant que les grosses têtes tombent puisque les premières informations fournis par la presse italienne, font état de l’implication de l’ex-ministre de l’Energie, Chakib Khelil, les petits paient les frais, sachant que la responsabilité d’un ministre est politique et non pénale. Dans ce cadre, Abdelmadjid Attar, ancien P-DG de Sonatrach (1997-2000), a été mis sous contrôle judiciaire, dans le cadre de l’enquête sur les scandales de corruption à Sonatrach, par le tribunal de Sidi M’hamed (Alger). C’est ce qui a été rapporté hier, par les quotidiens El Watan et Echourouk.

Selon Echourouk, M. Attar a été mis sous contrôle judiciaire dans le cadre de l’enquête sur «les conditions d’attribution de contrats par Sonatrach entre 1997 et 2000 « , période durant laquelle, il était P-DG de la compagnie nationale des hydrocarbures. La même source souligne que l’ancien ministre (2000-2003), a été inculpé dans le cadre de l’enquête sur Sonatrach 1, et que l’enquête sur son éventuelle implication dans l’affaire Sonatrach 2, se poursuivait.

Autre nom touché par l’enquête relative à l’affaire de Sonatrach 2, il s’agit de l’ex-vice-président de Sonatrach, Chawki Rahal, qui a été mis sous mandat de dépôt. A ce propos, El Watan, indique que « l’ex-vice-président de Sonatrach chargé de la commercialisation, Chawki Rahal, a été placé sous mandat de dépôt, dans le cadre de l’enquête, par le même tribunal sur l’affaire Sonatrach 2 « . il est à rappeler que M. Rahal était sous contrôle judiciaire dans le cadre de l’enquête sur l’affaire Sonatrach 1, qui avait éclaté au début de l’année 2010.

La même source affirme que  » le responsable de SNC Lavalin Algérie a été entendu par le même juge d’instruction comme témoin, dans l’enquête sur les conditions d’attribution du contrat de réalisation de la centrale électrique de Hadjret Ennouss (Tipasa) par Sonelgaz, au groupe canadien, pour 820 millions de dollars « . El Watan rapporte aussi que  » le juge d’instruction a placé sous mandat de dépôt, dimanche dernier, la patronne du bureau d’études privé CAD, Nouria Meliani-Mihoubi, qui a décroché le marché de rénovation du siège de Sonatrach à Ghermoul (Alger) « . le 19 mars dernier, le président Bouteflika avait affirmé que l’Etat « n’hésitera pas à demander des comptes à toute personne coupable aux yeux de la loi, tout en veillant à recouvrer les droits spoliés » s’agissant de la dilapidation des deniers publics.

« S’agissant des tentatives d’enrichissement illicite et au préjudice des deniers publics et des droits de la communauté nationale, la loi s’appliquera dans toute sa rigueur, car l’Etat est déterminé à imposer le sérieux et l’intégrité dans le travail et n’hésitera pas à demander des comptes à toute personne coupable aux yeux de la loi, tout en veillant à recouvrer les droits spoliés » a-t-il dit. Le président rassure que l’Etat est tenu « d’être fort et d’exercer pleinement son pouvoir dans le respect des lois de la République de manière à rassurer sur ses capacités à protéger la vie, les biens et la dignité des citoyens » ajoutant que « la justice jouit aujourd’hui, de la compétence qui la conforte dans son action ».

Pour sa part, le ministre des Finances, Karim Djoudi avait déclaré au sujet de la lutte contre la corruption, le même jour, que toute personne impliquée serait jugée, donc, il n’ y aura pas d’exception. Il y a deux jours, l’ancien ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, a déclaré : « Je déclare ici que je n’ai jamais présenté ni introduit mon neveu (Farid Bejaoui) à quiconque de Sonatrach ou du ministère de l’Energie ». Il est rappelé que Farid Bejaoui est l’un des principaux suspects dans les affaires de corruption à Sonatrach. en Février dernier, le procureur général près la cour d’Alger, M. Belkacem Zeghmati, a indiqué qu’une information judiciaire a déjà été ouverte, et qu’au moment des faits, c’est Khelil qui était à la tête du secteur. La même source a fait savoir également, que le parquet de la République près cette même juridiction a, par le biais de réquisitions supplétives, requis le juge d’instruction en charge du dossier l’élargissement du champ des investigations, à ces faits nouveaux rapportés par les différents organes de presse.

Par Nacera Bechar