La représentante du ministère public a conclu à une «atteinte à l’économie nationale et à l’intérêt général». C’était à un moment où la pénurie de ciment frappait de plein fouet le secteur du bâtiment.
Si Kamel Djenati, «commerçant», accusé lui aussi dans cette affaire et absent au procès les 13 juin, 27 juin, 11 juillet, 25 juillet, a encore fait défaut, le procès de l’affaire Sodimac et CMC a été ouvert hier. Plus de vingt personnes ont comparu devant la juge du pôle judiciaire spécialisé près le tribunal de Sidi M’hamed. Il y avait deux catégories d’accusés. Les cadres des deux sociétés publiques et les commerçants et autres prête-noms impliqués dans le trafic de ciment. Les premiers ont répondu aux accusations d’abus de fonction, octroi de privilèges injustifiés et illégaux à des tiers et spéculation. Les seconds, eux, ont comparu pour usage du registre du commerce d’autrui ou pour avoir prêté son nom et pour spéculation. Plusieurs accusés demeurent néanmoins en fuite. Bref, lors de leurs auditions par la juge, les deux directeurs des sociétés précitées se sont défendus en arguant une «comptabilité saine» et «n’avoir jamais pris un sou à leurs sociétés». Dans son réquisitoire, la représentante du ministère public a rappelé le contexte de l’époque où le secteur du bâtiment connaissait des tensions sur le ciment. A l’époque justement quelques privilégiés s’approvisionnaient en quantité et imposaient les tarifs de leur choix. Des tarifs en principe plafonnés par le gouvernement. Et de conclure à une «atteinte à l’économie nationale et à l’intérêt général». Elle a ainsi requis 10 ans de prison ferme à l’encontre d’Amrane Belhanafi et Abdelhafid Hamdi, respectivement directeurs de Sodimac et CMC. Elle a également requis cinq ans de prison assortis d’une amende de 50 000 DA contre les intermédiaires et trois ans contre les prête-noms.
L. H.