Après six jours d’audience d’une intensité rare, la cour d’assises de Paris a rendu un verdict qui fera date : Dahbia Benkired, 26 ans, a été reconnue coupable du meurtre de la jeune Lola, survenu le 14 octobre 2022. Elle a été condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité avec une peine de sûreté incompressible: la sanction la plus lourde du Code pénal français.
C’est la première fois dans l’histoire judiciaire qu’une femme écope d’une telle peine. La cour a alors estimé que les faits, marqués par une cruauté extrême et l’absence totale de remords, justifiaient cette décision exceptionnelle. Le président a rappelé « la gravité absolue des actes commis » et la nécessité de « protéger durablement la société ».
La particularité de cette peine réside dans son caractère irrévocable. Contrairement à la perpétuité classique, aucune réduction ni aménagement n’est envisageable : Dahbia Benkired finira sa vie en prison. C’est une sanction rarissime, appliquée seulement à une poignée de condamnés, notamment dans les affaires de terrorisme ou de meurtres d’enfants d’une brutalité extrême.
Ce verdict, s’il se veut exemplaire, traduit aussi la volonté de la justice d’apporter une réponse proportionnée à l’horreur du crime. L’affaire avait bouleversé la France entière : le corps de la fillette, âgée de douze ans, avait été retrouvé enfermé dans une malle, dans le 19ᵉ arrondissement de Paris. L’émotion avait été immense, déclenchant alors un débat national sur la sécurité, la responsabilité pénale et la politique migratoire.
Le verdict détaillé : une peine maximale justifiée par la cruauté des faits
Le président de la cour d’assises a énoncé les chefs d’accusation : « Mme Benkired, vous avez été déclarée coupable des viols, coupable des actes de torture et de barbarie, en considérant que ces actes avaient été commis du vivant de Lola Daviet. Vous êtes aussi coupable du meurtre de Lola Daviet, précédé d’actes de torture et de barbarie. »
Face à ces mots, l’accusée, debout dans le box, est restée figée, le regard vide.
Le magistrat a ensuite longuement expliqué la motivation de la cour : « La cour a pris en compte la gravité et la cruauté des faits, un supplice infligé à Lola Daviet. Elle a pris en compte le préjudice psychologique indicible causé à la victime et à la famille, dans des circonstances aussi violentes et presque innommables. »
L’émotion était palpable parmi les proches de la victime, certains fondant en larmes à l’écoute du récit des souffrances infligées à l’enfant. Le président a également souligné que, malgré un parcours de vie difficile, « rien ne saurait expliquer ce déferlement de haine infligé à Lola. »
Les experts psychiatriques entendus durant le procès avaient conclu à l’absence de pathologie mentale, écartant ainsi toute altération du discernement. Ils ont décrit une personnalité « froide, dénuée d’empathie et présentant une dangerosité criminologique très élevée. » Ces conclusions ont pesé lourd dans la décision finale. Le président a alors achevé sa déclaration en ces mots : « C’est donc la peine maximale que nous avons considérée comme la peine juste. »
À la suite du verdict, l’avocat de Dahbia Benkired a indiqué que sa cliente n’avait pas encore décidé si elle ferait appel. Si les avocats déposent un recours, la cour d’assises d’appel rouvrira le dossier, mais rien ne garantit un allègement de peine, tant les juges ont estimé les faits d’une atrocité exceptionnelle.
Procès du meurtre de #Lola
Dahbia Benkired a été condamnée à la reclusión criminelle à perpétuité. Son avocat Me Valois indique qu’elle ne sait pas encore si elle va faire appel. Elle a 10 jours pour le faire si elle le souhaite. pic.twitter.com/nL8bJqRnM0— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 24, 2025
Affaire Lola : témoignages, émotions et réactions après le verdict
Au moment où la présidente de la cour a prononcé la sentence, un silence pesant s’est alors abattu sur la salle d’audience. Les parents de Lola, présents depuis le premier jour du procès, ont fermé les yeux, la main dans la main. L’émotion était palpable : six jours d’audition, de reconstitution des faits et de plaidoiries venaient de se conclure par un verdict aussi lourd que symbolique.
L’avocat de la famille a salué « un jugement à la hauteur de la barbarie », rappelant que « rien ne pourra jamais effacer la souffrance des parents, mais la justice a fait son devoir ». De nombreux proches de la famille ont exprimé un soulagement mêlé de chagrin : « On attendait cette reconnaissance de la gravité du crime. Lola méritait au moins ça », a confié une amie de la famille.
Du côté de la défense, l’atmosphère était bien différente. L’avocate de Dahbia Benkired a décrit une cliente « anéantie, figée », qui a écouté le verdict sans un mot. Elle a dénoncé « une peine d’éternité », regrettant qu’aucune perspective de réhabilitation ne soit laissée : « Nous devons nous interroger sur ce que veut dire la justice quand elle supprime toute notion d’avenir. »
Si elle n’a pas encore annoncé de pourvoi en cassation, la défense n’exclut pas de contester le caractère incompressible de la peine. En coulisses, plusieurs juristes s’interrogent sur la portée symbolique de cette condamnation : certains la jugent nécessaire pour marquer la gravité absolue du crime, d’autres estiment qu’elle pourrait ouvrir la voie à une justice plus émotionnelle que rationnelle.
Une onde de choc médiatique et politique
Le verdict a provoqué une réaction immédiate dans l’opinion publique. Les chaînes d’information en continu ont consacré de longues éditions spéciales à cette décision sans précédent. Les commentateurs ont rappelé qu’à ce jour, seules une dizaine de personnes en France purgent une peine réellement incompressible, toutes des hommes, condamnés pour des crimes d’une cruauté exceptionnelle.
Ainsi, sur les réseaux sociaux, le hashtag #JusticePourLola a refait surface. Des milliers d’internautes ont salué le courage des magistrats et exprimé leur compassion envers la famille. D’autres ont au contraire questionné la pertinence d’une telle sanction dans un État de droit.
Sur le plan politique, la décision a alors ravivé des débats sensibles. Plusieurs responsables de droite et d’extrême droite ont salué « une réponse ferme face à la barbarie ». À gauche, certaines voix ont rappelé que « la justice ne doit pas céder à la colère ». Le gouvernement, pour sa part, a souligné « le caractère exceptionnel d’un crime qui appelait une réponse exemplaire ».
Meurtre de Lola : retour sur une affaire qui a bouleversé la France
Le 14 octobre 2022, la France découvre avec effroi la disparition de Lola, 12 ans, élève brillante et joyeuse vivant avec ses parents dans le 19ᵉ arrondissement de Paris. Quelques heures plus tard, son corps est retrouvé dans une malle plastique, dissimulée dans la cour de l’immeuble familial. La fillette porte les traces de violences physiques extrêmes et de sévices post-mortem.
L’enquête, confiée à la brigade criminelle, s’oriente rapidement vers une jeune femme sans domicile fixe, Dahbia Benkired, hébergée temporairement dans le même immeuble. Arrêtée le soir même, elle reconnaît partiellement les faits dans des déclarations confuses. Les expertises psychiatriques révèlent une personnalité instable, marquée par des troubles psychiques, mais jugée néanmoins pénalement responsable.
Le procès, ouvert en octobre 2024, s’est déroulé dans une atmosphère lourde. Durant six jours, les jurés ont entendu les témoins, les policiers, les médecins légistes et les experts psychiatres. Les détails de l’autopsie, insoutenables, ont provoqué plusieurs interruptions d’audience. La famille, présente à chaque séance, a fait preuve d’une dignité remarquable.
Dahbia Benkired, souvent mutique, parfois incohérente, n’a exprimé ni regret ni empathie pour la victime. Ce comportement a profondément choqué le jury. Les experts ont décrit une personnalité narcissique et manipulatrice, capable de violence extrême sans mobile rationnel. L’accusation a insisté sur « la gratuité absolue du crime », rappelant que la fillette avait simplement croisé la route de son bourreau au mauvais moment.
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Une affaire aux répercussions nationales
Au-delà du drame humain, l’affaire Lola a eu un retentissement politique majeur. La nationalité algérienne de l’accusée, en situation irrégulière sur le territoire français, a alimenté un vif débat sur la politique d’expulsion et les défaillances administratives. Certains responsables ont dénoncé « une faillite de l’État », tandis que d’autres ont appelé à ne pas instrumentaliser la douleur d’une famille pour des enjeux politiques.
Sur le plan judiciaire, cette affaire pourrait faire jurisprudence : la peine incompressible, jusque-là réservée à des crimes collectifs ou terroristes, a été appliquée à un acte individuel d’une cruauté exceptionnelle. Les magistrats ont voulu signifier que certaines violences, lorsqu’elles franchissent les limites de l’humanité, méritent la sanction la plus absolue.
Aujourd’hui, l’affaire Lola reste l’un des faits divers les plus marquants de la dernière décennie. Elle a réveillé la peur, la colère et la compassion d’un pays entier. Elle a aussi relancé le débat sur la place de la folie, de la responsabilité et du pardon dans la justice moderne.
Pour les parents de la victime, le verdict ne ramène pas leur fille, mais il clôt un chapitre d’horreur. « Lola n’aura pas grandi, mais elle ne sera pas oubliée », a confié son père à la presse, en sortant du tribunal. Dans la salle, un silence solennel a accompagné leurs pas, symbole d’un drame que la France n’oubliera jamais.
