Les travailleurs ont réussi à briser le silence
On peut tromper les travailleurs une fois, voire plusieurs fois, mais pas tout le temps! C’est le cas dans l’affaire «Leader Meuble» de Taboukert.
Jeudi dernier, le tribunal de Larbaâ Nath- Irathen a déclaré la grève des travailleurs de Leader Meuble «légale». Deux jours auparavant, une assemblée générale a eu lieu au sein de l’entreprise pour à la fois destituer l’actuel président du CP et annoncer la satisfaction de leurs revendications. Ils étaient tous là, le P-DG de «Leader Meuble», Amazouz Lounès, le directeur général du groupe «Wood-Manufacture», Ali Slimani, le président de l’Union de wilaya de l’Ugta, Ramdani Bachir, l’inspecteur du travail de la wilaya de Tizi Ouzou pour soi-disant satisfaire le droit de ces travailleurs en grève depuis le 10 juillet. Après de longs discours, des uns et des autres, en présence de l’ensemble des travailleurs, rien de concret ne s’est produit en fin de compte. Il est annoncé le gel des activités de l’actuelle section syndicale de l’entreprise par les responsables de l’Union de wilaya de l’Union générale des travailleurs algériens (Ugta) avec la promesse, de la part du P-DG de «Wood-Manufacture», de trouver une formule pour satisfaire leurs revendications socioprofessionnelles. Des promesses et des actions qui, en fin de compte, n’ont fait que pousser les travailleurs vers plus de radicalisation de leur mouvement. En effet, aux yeux des porte-parole des 400 travailleurs grévistes, «il s’agissait là d’une simple manoeuvre pour flouer et tromper encore une fois les travailleurs». La solution est tellement claire pour ces travailleurs. Ils ont demandé en pleine assemblée générale de procéder à l’élection immédiate des nouveaux membres de la section syndicale pour voir l’homme par qui le scandale est arrivé éjecté de son siège de président de cette même section syndicale en même temps que président du comité de participation. Un siège que ce dernier occupe depuis près de 20 ans. Il faut dire que les travailleurs ont supplié, pour ne pas dire exigé de l’actuel président de l’Union de willaya, Ramdhani Bachir, d’organiser cette assemblé élective avec la promesse de rejoindre leurs postes de travail dans les minutes qui suivront. Une demande que les responsables du l’Ugta ont refusé, sinon juste accepter le gel de cette section syndicale. Les travailleurs ne voulant badiner sur aucun détail, claquent le portail de la société pour se retrouver encore une nouvelle fois sur les bancs de la contestation. Il décident de continuer leur mouvement de grève, car jugent-ils «ni le président de l’Union de wilaya, ni le président de l’Union locale, ni le P-DG de l’entreprise, encore moins celui du groupe «Wood-Manufacture» ne veulent régler de façon responsable et juste notre problème», tonne un des travailleurs grévistes. On peut tromper les travailleurs une fois, voire plusieurs fois mais pas tout le temps! C’est le cas dans l’affaire «Leader Meuble» de Taboukert.
Tout compte fait, «Leader Meuble» est au coeur d’un scandale. Une scandale mis au jour après «plusieurs années de terreur qu’ont subi les travailleurs». Ces derniers ont réussi à briser le silence et affronter la terreur pour se défendre et défendre leur société… Depuis 40 jours maintenant, la grève illimitée décidée par ces travailleurs a été majoritairement suivie et rien ne les arrêtera dans leur quête de justice. Cette justice même qui a fini par déclarer la grève légale.
A cette allure, l’actuel scandale risque d’accoucher de quelque chose d’autre encore pire si rien n’est fait en toute urgence… Affaire à suivre….