Le ministre des Sports, M. Mohamed Tahmi, est intervenu hier au cours du point de presse organisé à Ghermoul dans le cadre de sa rencontre avec les dirigeants et directeurs des instituts.
Alors qu’il balayait l’actualité du sport national, le ministre a été interrogé sur l’affaire Ebossé qui refait surface surtout après la nouvelle autopsie pratiquée sur le corps du joueur et les menaces de l’avocat de la famille de déposer une plainte contre la JSK. Cependant, le ministre préfère ne pas trop s’avancer dans cette affaire qui est en train de prendre de nouvelles proportions puisque le club kabyle est désormais mis en cause par l’avocat de la famille, arguant le fait que le joueur a été victime d’une agression et qu’il a été froidement assassiné. La réponse du ministre a été on ne peut plus clair. Le dossier est entre les mains de la justice et tant que celle-ci n’aura pas rendu son rapport, personne ne pourra s’avancer car il y a encore enquête en cours. «Pour le moment, cette affaire d’Albert Ebossé est toujours entre les mains de la justice qui s’occupe de ça et qui continue ses investigations. De plus, on ne peut vraiment rien dire pour le moment car comme je l’ai dit, le dossier est au niveau de la justice. Tout ce qu’on entend ou ce qu’on apprend, c’est dans les écrits de la presse. Le plus important, c’est d’attendre le rapport final de l’enquête qui va nous éclairer sur tout ce qui s’est passé et déterminer avec exactitude les causes du décès de feu Albert Ebossé. Je pense qu’on est mieux placés pour connaître la vérité du moment que le défunt exerçait son métier en Algérie et qu’il défendait les couleurs d’un club algérien. Cette donne veut dire que nous accordons encore plus d’importance à cette affaire que n’importe quelle autre partie.»
«Le ministère n’a rien à voir là- dedans»
Par ailleurs, le ministre ne s’est pas arrêté là, puisqu’il a insisté sur le fait que tout le monde doit attendre le rapport d’enquête final avant de prendre les conclusions et a tenu à rappeler que sa structure n’avait rien à voir là-dedans tout en rappelant que pour la question financière, c’est le club qui doit s’en occuper. «Nous attendrons jusqu’à la fin de l’enquête et le rapport qui sera établi. Quand la justice rendra son rapport, on pourra en parler mais pas avant. Concernant l’aspect financier, c’est à la JSK de s’en occuper, le ministère n’est pas concerné par ça.»
I. Z.
Maître Jean-Jacques Bertrand (avocat de la famille Ebossé) :
«Ebossé était costaud, il s’est débattu»
L’avocat de la famille Ebossé était l’invité d’Addal+ sur Berbère télévision.
Il a été interrogé sur plusieurs sujets relatifs à cette a affaire. «Nous avons tenu cette conférence de presse pour éveiller le souvenir et éveiller les consciences. Trois mois et demi que ce drame est survenu et on en parle plus. La famille n’arrive à avoir aucune information des autorités judiciaires algériennes. Il a été décidé de procéder à une nouvelle autopsie à l’hôpital militaire de Douala. C’est le docteur Mouné André qui s’est porté volontaire pour venir et expliquer les conclusions. Il est allé à des mots forts, meurtre, agression, acte délibéré, qui serait dû à une agression commise par plusieurs personnes et Ebossé s’est défendu. Les constations faites prouvent que le joueur s’est défendu. Il était assez costaud. Il semblerait qu’il ait voulu se débattre en tout cas. J’ai les photos devant moi et elles sont horribles. L’épaule gauche a un volume démesuré par rapport à la droite à cause de la luxation. Le médecin explique ça par une volonté de vouloir l’immobiliser. Il n’y a aucun rapport entre le projectile et la luxation de l’épaule. Les constatations médicales qui sont faites ne sont là que pour donner des pistes d’enquête. C’est peut-être dû à un fait de jeu. Il faut l’expliquer et donner une réponse.»
«Un avocat algérien m’accompagne dans ma démarche»
Je connais des gens dans le football et les membres de la famille ont été conseillés de me contacter au début septembre pour l’assister avec un confrère. Il y avait aussi un confrère algérien du barreau de Tizi Ouzou. On veut avoir des réponses à ces questions. N’importe quels parents veulent savoir comment est mort leur fils. Je suis intervenu auprès du procureur et je n’ai eu aucune réponse. Le silence est pesant. Les soupçons s’éveillent. La thèse de l’assassinat est extrême car ça indiquerait qu’il y ait eu meurtre avec préméditation. Dans ce cas, il faut trouver les coupables.»
I. Z.
Lowé : «Je ne suis concerné ni de loin ni de près par la sortie médiatique de la famille d’Ebossé»
Lowé, le manager du défunt Albert Ebossé, a pris hier attache avec nous pour dire qu’il n’a rien à voir avec la conférence de presse organisée samedi dernier à Douala par la famille d’Albert Ebossé et ses avocats. «Le peuple algérien doit savoir que je ne suis concerné ni de près ni de loin par la sortie médiatique de la famille d’Ebossé. Je ne complote pas contre la JSK. J’ai connu ce club en ramenant le défunt Ebossé et je suis disposé à continuer à travailler avec ce club. Je suis manager et je suis appelé à travailler avec la JSK, l’USMA, le MCA, le MOB ainsi que d’autres clubs. Cela dit, le dossier de la mort ne me concerne pas. D’ailleurs, à chaque fois qu’un journaliste me sollicite sur ce sujet, je lui réponds que je n’ai rien à voir dans cette histoire», a précisé le manager Lowé.
«J’ai proposé un attaquant à la JSK, mais Hannachi m’a dit qu’il n’a pas d’argent pour le recruter»
Présent au stade Omar Hamadi à l’occasion de la rencontre JSK-RCA, le manager Lowé confirme sa rencontre avec le président Hannachi. «C’est vrai que j’ai vu Hannachi à Bologhine et je lui ai proposé un attaquant africain dont je préfère taire le nom, mais le président Hannachi m’a dit qu’il n’a pas l’argent pour le recruter. La lettre de libération de cet attaquant qui prendra part à la coupe d’Afrique des nations est estimée à 100 000 euros. J’insiste pour dire que je ne complote pas contre la JSK et que je n’ai rien à voir dans tout ce qui se passe», a conclu Lowé.
N. B.