l a affirmé qu’il avait seulement accepté de discuter des conditions et des formalités exigées des patrons de la pêche nationaux afin de participer à l’opération du thon rouge.
Le procès en appel des armateurs turcs et algériens et les deux cadres du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques impliqués dans l’affaire de pêche pirate du thon rouge, s’est ouvert, hier, devant la cour d’Annaba après un premier report demandé par la défense de certains accusés et suite à l’absence des Turcs à l’audience du 23 juin dernier.
Les neuf personnes accusées dans cette affaire avaient été condamnées en avril dernier en première instance par le tribunal correctionnel d’Annaba à trois ans de prison ferme, chacune assortie de fortes amendes. Poursuivis pour contrebande, pêche non autorisée dans les eaux territoriales algériennes et trafic d’influence et évasion fiscale, entre autres, les neuf mis en cause sont le secrétaire général du ministère de la Pêche et des Ressources
halieutiques, un cadre central au même département et sept co-accusés, dont cinq de nationalité turque. Entamée tardivement, compte tenu du nombre d’affaires en cassation enrôlées dans la même journée, l’audience d’hier a été menée tambour-battant par la présidente du tribunal, Mme Hannachi, qui a prévenu dès le début qu’elle mettra tout le temps qu’il faudra pour entendre chacun des neuf accusés et tous les témoins dans cette affaire, y compris les représentants des institutions publiques, représentants de la Marine nationale et de l’administration des douanes et des impôts, avant de rendre son jugement.
Déterminée à ne rien laisser au hasard, elle donnera la parole à Boudamous Fathi, le secrétaire général du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, l’accusé principal dans ce dossier, après avoir donné lecture des griefs retenus contre tous les prévenus.
Insistant sur les conditions dans lesquelles s’est déroulée l’entrevue qu’a accordée ce responsable à Hachemi Hasni, l’armateur algérien propriétaire du navire “Chahid Raïs Hasni”, qui a toujours prétendu qu’il a été “tacitement” autorisé à participer à la saison de pêche de thon rouge de l’année 2009 et à se faire assister par l’autre armateur, algérien également, Maâmar Saâdoune.
Plutôt mal à l’aise dans ce rôle, le secrétaire général du ministère se contredira plusieurs fois pour affirmer qu’il avait seulement accepté de discuter des conditions et des formalités exigées des patrons de pêche nationaux afin de participer à l’opération thon rouge avec Hasni, avant de reconnaître qu’effectivement il lui aurait donné un accord verbal pour s’engager dans la saison de pêche.
La présidente du tribunal, qui rejoindra le représentant du ministère public, qui demandait à Boudamous s’il avait pris un arrangement “monnayé en retour” avec l’armateur incriminé, se fera plus pressante en cherchant à savoir ce qui s’est dit mot à mot lors de cet entretien.
S’en suivirent les explications du représentant du ministre de la Pêche sous le regard parfois courroucé de Mme Hannachi, pas convaincue de l’argumentaire du prévenu. La séance de l’après-midi a été consacrée à l’audition des armateurs algériens et étrangers et du directeur central de la pêche Allam. À l’heure où nous mettions sous presse, le procès se poursuivait toujours