Affaire du journaliste Tamalt: Louh, Tartag et Sellal devant la cour suprême !

Affaire du journaliste Tamalt: Louh, Tartag et Sellal devant la cour suprême !

L’affaire du journaliste Mohamed Tamalt, décédé en 2016 à la maison d’arrêt d’El-Harrach (Alger), est loin de connaître son épilogue à la lumière des derniers développements qu’a enregistrés son dossier au niveau de la justice. En effet, les plaintes déposées par son avocat, Bachir Mecheri, pour “homicide involontaire” contre l’ex-ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, ont fini par aboutir, et le parquet général a décidé de transférer le dossier devant la Cour suprême, sachant que seule cette instance est habilitée, au plan juridique, à traiter et à statuer sur des affaires qui touchent de hauts responsables de l’État mis en cause dans des délits et/ou des crimes.

Selon nos sources, outre l’ex-ministre de la Justice, cité à plusieurs reprises par l’avocat de la victime, l’ex-Premier ministre Abdelmalek Sellal, l’ex-patron du DSS Bachir Tartag, cités dans des articles de presse publiés par la victime, et le directeur général du pénitencier d’El-Harrach seront convoqués par la Cour suprême en qualité de témoins pour faire la lumière sur la mort de ce journaliste et déterminer les responsabilités des uns et des autres.

Et si la plainte déposée en 2017 contre M. Louh n’avait pas abouti, sachant que l’ex-ministre de la Justice était encore en poste, alors qu’il devait être au courant des dommages moraux et physiques que subissait le défunt journaliste en prison, en sus d’une plainte déposée à l’encontre du directeur de la prison qui n’avait pas également abouti, l’avocat n’a pas lâché prise.

C’est alors que celui-ci a déposé une autre plainte, au lendemain de la démission du gouvernement d’Ahmed Ouyahia, contre l’ex-ministre de la Justice pour “homicide volontaire”. Plus que jamais convaincu que la mort de Mohamed Tamalt était directement liée aux conditions de sa détention et à la dégradation de son état de santé au moment où il observait une grève de la faim, la défense a préparé un dossier en béton, incriminant Louh qu’elle accuse d’être le premier responsable de son décès. Pour rappel, Mohamed Tamalt avait été incarcéré le 27 juin 2016 pour avoir diffusé des vidéos et des poèmes sur les réseaux sociaux.

Condamné le 4 juillet de la même année à une peine de deux ans de prison ferme, assortie d’une amende de 200 000 DA par le tribunal de Sidi M’hamed pour “outrage à corps constitué” et “atteinte à la personne du président”, la victime a observé une grève de la faim qui l’a plongé dans un coma profond. Moins de six mois après son incarcération, soit le 11 décembre 2016, le journaliste est décédé au CHU Mohamed Lamine-Debaghine (ex-Maillot) de Bab El-Oued. Sa mort avait provoqué un tollé général, d’autant que sa famille et son avocat, au même titre que l’opinion publique, ont exigé toute la vérité sur ce scandale qui avait défrayé la chronique.

FARID BELGACEM