Affaire du film Ben M’hidi : Bachir Derrais apporte de nouvelles précisions

Affaire du film Ben M’hidi : Bachir Derrais apporte de nouvelles précisions

Le Comité de lecture relevant du ministère de la Culture, dirigé par le réalisateur Mohamed Hazourli, a recommandé ce samedi 29 mai 2021 que l’interdiction de projection du long-métrage réalisé par  Bachir Derrais  « Ben M’Hidi » soit levée, et ce, après avoir visionné la dernière version du film, qui a suscité beaucoup de controverse ces dernières années.

Selon le document publié par le réalisateur, le rapport soumis par le comité à la ministre de la Culture comportait un certain nombre d’observations dont la plus importante est que « sur le plan technique et artistique le film est sans reproche ». Le rapport du comité ajoutait : « Nous ne trouvons pas de raison de ne pas montrer le film, d’autant plus que la méthode de sa production correspond dans la forme et le contenu au projet principal ». Et ont ajouté que  » C’est pourquoi nous acceptons la dixième version de ce projet qui nous a été présenté en avant-première ».

D’autre part, le réalisateur Bachir Derrais a expliqué dans une publication sur sa page Facebook qu’il n’y avait toujours pas d’accord entre lui et les partenaires étatiques du film, et a souligné qu’il est « le seul détenteur des droits du film » en sa qualité « d’initiateur du projet, producteur délégué et réalisateur du film » donc prévient l’état algérien qu’il ne peut exploiter son projet sans son approbation.

Derrais a révélé qu’il avait réussi à persuader les partenaires étrangers de racheter les droits des « partis étatiques » du projet. Il avait auparavant soumis cette proposition à l’ancien ministre de la Culture Azzedine Mihoubi et au ministre des Moudjahidines, Tayeb Zitouni qui avaient rejeté l’offre.

Le réalisateur a déclaré qu’il a renouvelé cette même proposition à l’actuelle ministre de la Culture dans une lettre, dont une copie a été envoyée au Premier ministre Abdelaziz Djerrad et au secrétaire général du ministère des Moudjahidines.

Le réalisateur accuse Azzedine Mihoubi d’être un des détracteurs de son projet

Bachir Derrais a expliqué que « pour rembourser la production perçue en dinar » d’un film interdit de production depuis des années, il lui « manquerait 2 millions d’euros », soit le budget d’un film à petit budget en Europe. Il a ajouté que « contrairement à ce qui circule, ce film n’a pas bénéficié d’aucun centime en euro ou en dollar », contrairement à d’autres projets cinématographiques qui ont drainé le trésor public.

L’artiste a également confirmé que les dépenses qui ont été effectuées en Europe ont été principalement payées par ses partenaires français, avec lesquels il a d’autres projets cinématographiques. D’autre part, il a souligné que les portes restent ouvertes pour que les différents partenaires algériens afin de résoudre ce problème et permettre la projection de ce film en Algérie et a l’échelle internationale et a ajouté que des négociations étaient en cours avec une grande plate-forme internationale pour enfin le rendre accessible aux Algériens.

Concernant les accusations portées contre lui « pour ne pas avoir respecté le projet initial », Bachir Derrais a ajouté avoir présenté le projet à la Commission de lecture et de visionnage du ministère de la Culture. Laquelle avait vu le film et comparé la version définitive avec le scénario original et soumis un rapport qui dément les accusations portées au projet du réalisateur.

De ce fait il a déclaré qu’il se réservait le droit de poursuivre ceux qui ont participé à « la campagne de diffamation » qui avait été lancée contre lui, citant l’ancien ministre de la Culture Azzedine Mihoubi et Tayeb Zitouni, soulignant qu’il est la victime d’une tentative de « sabotage d’une mafia bien ancrée dans le régime ». Il a notamment cité les noms de Ouyahia et de Mihoubi et les a accusés de « profiter du manque d’expérience » de la ministre actuelle Malika Bendouda, pour influencer les décisions de cette dernière.