Affaire du drapeau brûlé à Sidi Salem (Annaba) Le procès renvoyé pour complément d’information

Affaire du drapeau brûlé à Sidi Salem (Annaba) Le procès renvoyé pour complément d’information

Le renvoi de l’affaire est justifié par la nécessité d’une nouvelle enquête afin de déterminer les responsabilités dans ces émeutes.

Le tribunal d’Annaba a statué avant-hier vers minuit sur l’appel introduit par les 18 émeutiers condamnés le 7 juillet dernier à de lourdes peines allant de 2 à 8 ans de prison ferme assorties d’une amende de 1 million de dinars chacun.

Ainsi, après avoir auditionné les inculpés et écouté les plaidoiries du collectif de défense, constitué d’une trentaine d’avocats, le tribunal a décidé de rouvrir l’enquête sur les événements tragiques du 19 juin dernier qui avaient bouleversé la paisible localité côtière de Sidi Salem. Cette enquête, selon des sources judiciaires, sera menée par des éléments totalement étrangers à la gestion sécuritaire des émeutes de Sidi Salem.

Les nouveaux enquêteurs auront pour principale mission la recherche de la vérité sur les tenants et aboutissants ayant motivé le déclenchement des émeutes, avant de conclure leurs investigations sur l’identité des auteurs réels des débordements ayant conduit à brûler l’emblème national et à confectionner un drapeau français pour le hisser en guise de rébellion contre les autorités locales.

Il convient de signaler qu’avant-hier le ministère public, dans un long réquisitoire, avait requis contre les accusés les mêmes peines prononcées lors du premier procès.

Durant le procès introduit en appel, les avocats ont défié le tribunal d’apporter la moindre preuve contre leurs clients.

«Il est des plus injustes que la justice accepte comme pièce à conviction un drapeau brûlé et découvert par hasard par la police», a lancé un avocat bien connu sur la place d’Annaba.

Concernant le drapeau français brandi par les émeutiers, bien que des photographies et des vidéos soient en possession des services de sécurité, la plupart des auteurs de cet acte ne sont pas identifiés car la scène a été filmée de loin et la plupart des acteurs portaient des masques.

D’une manière générale, plusieurs avocats du collectif de défense des émeutiers condamnés ou mis sous contrôle judiciaire que nous avons rencontrés hier après-midi sont unanimes : «Nous avons une justice juste, la preuve dès que les accusés ont entamé une grève de la faim pour crier leur innocence, notre appareil judiciaire a fonctionné pour déclencher une commission interministérielle.

Nabil Chaoui