Affaire du drapeau algérien brûlé à Sidi Salem : Le tribunal prononce 17 condamnations en appel

Affaire du drapeau algérien brûlé à Sidi Salem : Le tribunal prononce 17 condamnations en appel

Le tribunal d’Annaba, à l’Est d’Algérie, a condamné dimanche soir en appel dix-sept personnes à des peines de 6 mois à quatre ans de prison ferme pour avoir brûlé le drapeau algérien au cours de manifestations en juin à Sidi Salem.

Sidi Salem est une ancienne SAS ( Section administrative spéciale) construite du temps de la colonisation française. Lire également : Emeutes à Annaba: l’antenne administrative et le bureau de poste incendiés

Le verdict du tribunal est tombé tard dans la soirée du dimanche 15 août. Le procès qui s’est tenu en présence des familles des prévenus a été placé sous très forte présence policière afin d’éviter d’éventuels débordements.

Les dix-sept condamnés devront en outre payer une amende de 500.000 dinars chacun. Quinze autres personnes, jugées notamment pour dégradations de biens publics, ont également été relaxées. L’un des prévenus a été relaxé en appel faute de preuves.

La cour d’appel n’a pas suivi les demandes du ministère public qui avait requis des peines plus lourdes allant de 2 à 8 ans assorties d’une amende de 1 000 000 de DA à l’encontre des accusés.

Les faits remontent au 19 juin dernier. Des habitants des bidonvilles de Sidi Salem, dans la banlieue d’Annaba, ont organisé une manifestation pour revendiquer de logements sociaux. Très vite, comme partout ailleurs en Algérie, la manifestation dégénère en affrontements entre manifestants et membres des forces de l’ordre.

Au cours de cette émeute qui a duré 3 jours, des jeunes se sont attaqués à certains édifices publics tandis que d’autres se sont pris au drapeau national en y mettant le feu. La cité de Sidi Salem qui compte quelque 3000 habitants est une ancienne SAS ( Section administrative spéciale), construite au cours de la colonisation française, est devenue au fil des ans une cité hideuse et lépreuse.

Dans cette succession de taudis qui ont prospéré à l’ombre de la ville d’Annaba, l’une des plus belles villes d’Algérie – l’ancien président algérien Chadli Bendjedid y était originaire-, misère, promiscuité, délinquance, trafic de drogue et prostitution y faisaient mauvais ménage. Las d’attendre les promesses jamais honorées des autorités de procéder à leur relogement, les habitants ont donc fini par exploser de colère.

Le 7 juillet dernier, dix-huit jeunes gens avaient été condamnés en première instance à des peines allant de 2 ans à 8 ans de prison ferme pour atteinte à l’emblème national. Des informations rapportées par certains titres de la presse algérienne indiquaient que des manifestations avaient brandi le drapeau français au cours de ces manifestations, mais rien n’indique que ce fait soit avéré.