Affaire du blogueur Aloui : poursuites judiciaires « dans l’ordre des choses », détention préventive « inacceptable » (Ksentini)

Affaire du blogueur Aloui : poursuites judiciaires « dans l’ordre des choses », détention préventive « inacceptable » (Ksentini)

Les poursuites judiciaires engagées à l’encontre du blogueur Abdelghani Aloui pour avoir publié des caricatures attentatoires au président de la République « s’inscrivent dans l’ordre des choses », mais la détention avant qu’un jugement définitif ne soit rendu « est inacceptable », a affirmé lundi à Alger le président de la Commision nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l’homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini.

Du point de vue légal et éthique, il n’est pas permis de brocarder un Chef d’Etat élu par le peuple de la manière avec laquelle s’est livré le jeune Abdelghani, ainsi « les poursuite judiciaires engagées à son encontre s’inscrivent dans l’ordre des choses, mais sa détention préventive avant qu’un jugement définitif ne soit prononcé est inacceptable », a souligné Me Ksentini dans un entretien accordé à l’APS à l’occasion de la journée nationale de la presse.



Il a précisé, à cet effet, que le procès de Abdelghani Aloui n’a rien à voir avec la liberté d’expression et d’opinion, car le mis en cause a « attenté à la personne du président de la République et du Premier ministre qui représentent deux institutions souveraines de l’Etat algérien ».

« La manière avec laquelle le jeune à attenté au président de la République et au Premier ministre est inédite », a soutenu Me Ksentini rappelant que « dans les autres pays qu’ils soient démocratiques ou autres, l’opposition critique le Chef de l’Etat dans le respect ».

L’Algérie n’interdit pas « les critiques de la politique du président ou de ses projets, pour peu qu’elles soient objectives et exprimées dans le respect », a-t-il ajouté.

S’exprimant sur les critiques de certaines ONG étrangères à l’encontre de la Justice algérienne concernant ce dossier, Me Ksentini a indiqué que « ces critiques sont inopportunes et subjectives » les qualifiant d’ »ingérence de la part de ces organisations qui incitent au non respect des devoirs du peuple et des instances à l’égard du Chef d’un Etat souverain ».

Si le jeune Abdelghani Aloui n’avait pas été placé en détention préventive avant qu’un jugement définitif ne soit rendu, « des critiques aussi acerbes n’auraient pas eu lieu ».