Le juge d’instruction de la 8e chambre du pôle économique et financier de Sidi M’hamed poursuit actuellement l’audition de plusieurs responsables impliqués dans un important dossier de corruption. Au cœur de l’enquête : le projet de renforcement du barrage de Mejaz El Bekkar, situé dans la wilaya de Guelma, dont le coût aurait explosé jusqu’à atteindre près de 600 milliards de centimes, au détriment du Trésor public.
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Parmi les principaux accusés figurent l’ancien ministre des Ressources en eau, Arezki Berraki, déjà condamné à 10 ans de prison ferme dans une autre affaire, ainsi que l’actuel et l’ancien directeur général de l’Agence nationale des barrages, désignés par les initiales “M.M.” et “B.Ch.W.”. Plusieurs autres responsables sont également poursuivis.
Projet du barrage Mejaz El Bekkar : près de 600 milliards de centimes détournés
Selon des sources proches du dossier, le juge a transmis fin avril aux prévenus les résultats de l’expertise judiciaire. La défense y a répondu récemment. Ces auditions devraient aboutir à la transmission du dossier à la section de programmation du pôle en vue de la tenue d’un procès.

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L’enquête, menée par le service régional d’investigation judiciaire d’Alger, a mis en lumière de nombreuses irrégularités. Un marché public, initialement estimé à 130 milliards de centimes, a été attribué dans des conditions douteuses à une entreprise privée appartenant à un homme d’affaires identifié sous les initiales “R.H.”. Ce contrat portait sur des travaux de renforcement du barrage destiné à l’irrigation dans la commune d’Aïn Makhlouf.
Enquête explosive sur un projet hydraulique : ministres et directeurs devant la justice
Cependant, au fil du temps, le coût du projet a été multiplié par presque quatre, pour dépasser les 580 milliards de centimes. Cette flambée s’explique par la signature de plusieurs avenants non validés, qui ont transformé l’objet du contrat initial. Au lieu de simples travaux de renforcement, le projet est passé à une surélévation du barrage. Deux de ces avenants à eux seuls ont coûté plus de 300 milliards de centimes.
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Face à la gravité des faits, le juge a ordonné la détention provisoire de cinq accusés, dont Arezki Berraki et les deux anciens directeurs de l’agence. Quatre autres personnes ont été placées sous contrôle judiciaire.
Les charges retenues incluent abus de pouvoir, détournement de fonds publics, attribution illégale d’avantages et blanchiment d’argent. Des saisies et gels de biens ont également été ordonnés, accompagnés de commissions rogatoires pour identifier les avoirs des accusés, y compris à l’étranger.