Affaire d’espionnage au profit de l’état Français, L’ambassadeur Driencourt : «Je ne fais pas de commentaire»

Affaire d’espionnage au profit de l’état Français, L’ambassadeur Driencourt : «Je ne fais pas de commentaire»
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La diplomatie française joue de beaucoup de prudence, gênée qu’elle serait certainement par cette affaire d’espionnage au profit de l’État français et qui implique trois jeunes Algériens.

L’ambassadeur, haut représentant de la République française en Algérie, Xavier Driencourt, s’est abstenu de tout commentaire, hier, lors de la conférence de presse du service de coopération et d’action culturelle de l’ambassade.

«Je ne fais pas de commentaire», a rétorqué M. Driencourt, le sourire aux lèvres, à un journaliste qui souhaitait avoir la réaction de la diplomatie française sur cette affaire. Il enfourchera la même prudence à propos d’une autre sollicitation relative à la situation qui prévaut en libye. Auparavant, des sources diplomatiques françaises citées par l’AFP avaient considéré cette affaire d’espionnage, révélée à l’opinion publique en juillet 2009 et qui a connu des développements avec la condamnation jeudi dernier des trois jeunes impliqués à 10 années de prison ferme, d’«algéro-algérienne ».

De son côté, la diplomatie algérienne, par la voix du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a affirmé qu’elle prenait «très au sérieux» cette affaire. «C’est une affaire très délicate et très sensible qu’on va suivre avec beaucoup d’intérêt.

On va tenter de connaître l’objectif de cet espionnage et au profit de qui», a souligné Medelci lors du récent point de presse conjoint à Alger avec son homologue cubain. Même si cette affaire pourrait induire quelques brouilles en matière de diplomatie politique, qui déjà a maille à se sortir des flux et reflux passionnels, la coopération culturelle entre l’Algérie et la France semble, elle, en revanche, bien assise. Le budget alloué à cette coopération s’élève, pour l’année 2011, à plus de 10 millions d’euros, en la matière, le plus gros crédit d’intervention que le ministre français des Affaires étrangères met à disposition.

Plus de la moitié de ce crédit, soit environ 6 millions d’euros, sont destinés à la coopération universitaire. «Il existe 600 conventions de coopération entre les universités françaises et algériennes», a indiqué M. Joël Lascaux, conseiller de coopération et d’action culturelle, précisant que «Campus France traite 15 000 dossiers par an» et que «pour l’année 2010, 5 027 visas long séjour (visas d’études) ont été délivrés, ce qui vient s’ajouter au stock de 20 000 étudiants en France, dont 300 boursiers de l’Etat français».

Par ailleurs, le conseiller de coopération et de l’action culturelle a souligné, toujours en matière de coopération universitaire, que, pour l’année 2011, 40 doctorants et 89 maîtres-assistants en cours de finalisation de thèse se trouvent en France dans le cadre du programme Profas. Parallèlement, 180 cadres algériens d’institutions publiques poursuivent des formations qualifiantes.

La recherche universitaire n’est pas restée en marge : 130 projets sont actuellement en cours. S’agissant de la coopération décentralisée, le service de coopération et de l’action culturelle a fait état de 33 projets de partenariat, dont 15 actifs. La coopération intéresse aussi les médias à travers la contribution du service à l’organisation de formation en continue in situ, pour la presse, la radio et la télévision. Pour la radio, la réflexion porte sur une coopération éditoriale avec Radio France à l’occasion de Tlemcen, capitale de la culture islamique.

S. A. I.