A voir les réactions des autorités algériennes face à la prétendue «affaire des mercenaires algériens en Libye», on était fondé à penser que c’était de l’exagération et appréciation disproportionnée d’une rumeur, aussi grotesque soit-elle.
Encore une fois, il s’avère que l’Algérie avait vu juste et n’avait fait qu’anticiper sur les développements de cette opération d’intox à laquelle, le makhzen marocain n’est pas étranger, puisqu’il en est même l’initiateur et le principal pourvoyeur de mensonges caractérisés. L’histoire prend une tout autre tournure avec la «plainte» déposée auprès de la Ligue arabe, assortie d’un tissu de contrevérités aussi invraisemblables les unes que les autres.
La campagne avait déjà commencé aux tout débuts du conflit libyen avec la tentative d’implication des militants du Polisario et ensuite, aussi farfelue qu’ait pu paraître la nouvelle, les instigateurs de cette attaque médiatico-politique en règle se sont mis à vouloir incriminer l’Algérie et «ses mercenaires». Avec cette histoire de plainte auprès de la Ligue arabe, un palier supérieur est franchi, qui édifie sur une vérité, à savoir qu’il faut prendre l’affaire très au sérieux, pour ne pas dire se préparer au pire.
Cela ressemble à s’y méprendre à un jalon, aux allures de socle, placé sur une édifice pour au moins affaiblir notre pays, au pire l’agresser carrément et ce, après l’avoir détourné de son combat antiterroriste autant à l’intérieur qu’aux frontières Sud, contre El Qaïda installée au Sahel. On voit ainsi que les Marocains, qui ne sont pas à une tentative d’intox près à l’endroit de notre pays, jouent ici le rôle qui leur sied le mieux, celui de colporteur aux ordres de commanditaires qui ne sont autres que de grandes puissances, et affirmer que c’est de la France qu’il s’agit, ne serait pas un outrage à la vérité. Et pourtant, il n’y a pas et ne saurait y avoir de mercenaires algériens en Libye et même si, par extraordinaire, il s’en trouvait, en aucun cas cela ne pourrait être avec la bénédiction des autorités algériennes ou sa ou ses compagnies aériennes, comme le prétendent les experts en intox du makhzen. Le prétexte des armes de destruction massive (ADM) qui avait servi de support argumentaire à l’agression contre l’Irak est passé de mode. L’imagination des agresseurs et de leurs suppôts régionaux n’est décidément jamais à court d’idées.
Nadjib Stambouli