Les enquêteurs continuent de fouiner dans les dossiers des étudiants admis à l’Université depuis 2003 à ce jour
Une dizaine de faux étudiants ont pu s’inscrire frauduleusement pour postuler et pour exercer, après la fin de leurs cursus, la profession noble de médecin.
L’instruction de l’affaire des faux bacheliers continue à surprendre. Dans ses derniers développement, six nouveaux cas de faux étudiants inscrits en post-graduation ont été enregistrés. Ces derniers ont été inscrits à la Faculté de traduction de l’Institut des langues étrangères, l’Ile.
Les enquêteurs, qui ont ouvert un large front d’investigations, ne semblent pas pressés pour clore le dossier avant de cerner toute l’affaire, pour la tirer au clair et aussi débusquer les tenants et les aboutissants d’une fraude qui a laissé pantois plus d’un, notamment l’intelligentsia d’Oran qui continue à crier au scandale.
Le peu d’informations, difficile à vérifier, qui circulent dans la cité, laissant croire que de nouvelles révélations éclabousseraient encore une fois l’Université avec d’autres cas de fraude qui pourraient s’étendre à d’autres étudiants et à d’autres facultés et instituts. Une telle piste n’est pas écartée du fait que les enquêteurs continuent de fouiner dans les dossiers des étudiants admis à l’Université depuis 2003 à ce jour.
Globalement, les dernières révélations font suite au scandale des faux bacheliers qui a secoué des instituts de l’université à Oran. Comme il a relancé les sujets des discussions et des débats locaux. Le phénomène pourrait prendre des proportions inquiétantes si les enquêteurs tombaient nez à nez sur des révélations fracassantes depuis l’ouverture de l’enquête comme sur une affaire peu ordinaire, le trafic de diplômes de réussite dans l’examen de baccalauréat et l’admission frauduleuse à l’université.
Dans le cas de l’Institut des langues étrangères, le pot aux roses a été découvert suite à un simple contrôle interne. Le trafic des faux diplômes de réussite dans l’examen du baccalauréat a, selon les premiers éléments de l’enquête, commencé durant les saisons universitaires 2003-2004.
Dans leurs investigations, les enquêteurs ont pu remonter toute la chaîne de faussaires impliqués dans l’affaire.
Plusieurs de ces derniers auraient joué un rôle de premier ordre en repêchant, grâce à de larges connivences, des fils de personnalités, d’hommes politiques, de médecins, d’avocats, d’enseignants universitaires et autres notables à Oran, et leur permettre ainsi de poursuivre en toute quiétude des études universitaires. L’affaire n’est pas un simple point de vue étant donné qu’elle repose sur une fraude aussi généralisée que caractérisée.
En effet, pas moins de 200 personnes ont été entendues par le juge instructeur. L’instruction a été sanctionnée par la mise sous mandat de dépôt de trois personnes alors que près d’une cinquantaine individus ont été placés sous contrôle judiciaire.
Dans cette chaîne de personnes qui auraient usé du faux, on y trouve des enseignants et autres fonctionnaires de l’administration du secteur de l’Education nationale, d’autres exerçant dans l’enseignement supérieur, ainsi que des intermédiaires.
La Faculté de la médecine d’Oran a été sérieusement ébranlée par le phénomène: au moins une dizaine de faux étudiants ont pu s’inscrire frauduleusement pour postuler et exercer, après la fin de leurs cursus, la profession noble, de médecin. Ces derniers, continuent à faire l’objet d’enquêtes.
La Faculté de droit de l’Université d’Oran n’est pas en reste. Celle-ci est concernée par un lot de 36 dossiers de faux étudiants ayant pu suivre des études de droit grâce à de faux documents d’inscription. En somme, l’affaire qui a nécessité neuf mois d’investigations déclenchées par les services de recherches de la Gendarmerie nationale, n’est pas près d’être clôturée tant qu’elle n’a pas livré tous ses secrets.