Une vive polémique agite actuellement les réseaux sociaux en Algérie suite à la diffusion d’une vidéo impliquant d’anciens résidents du Village d’enfants SOS de Draria, désormais géré par le Croissant-Rouge Algérien (CRA).
Le débat met en lumière la délicate question de la prise en charge des jeunes qui atteignent l’âge adulte au sein de ces institutions spécialisées.
La détresse de l’« ancienne génération »
La controverse a éclaté après qu’une vidéo, devenue virale, a montré un groupe de jeunes adultes affirmant avoir été « expulsés » du centre après y avoir grandi. Ces jeunes, dont l’âge semble varier de 18 à la fin de la vingtaine, décrivent des conditions de vie précaires et alarmantes.
« Celui-là dort dans les toilettes publiques, tandis que ce jeune dort dans une carcasse de voiture abandonnée ! », témoignent-ils dans la vidéo, exposant leur quotidien à la rue et dans des lieux inadaptés.
Parmi eux, Yasmine, présentée comme faisant partie de l’« ancienne génération », a exprimé de profondes craintes. Elle redoute que ces jeunes adultes ne finissent par sombrer dans les fléaux, la drogue et la criminalité. Plus inquiétant encore, Yasmine a affirmé que même des mineurs, qui passent le BAC cette année, seraient également menacés d’expulsion imminente.
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L’émotion suscitée par ces images et ces témoignages, notamment la peur d’une transition non accompagnée vers l’autonomie, a mis le CRA au centre de toutes les critiques.
La réponse du Croissant-Rouge Algérien
Face à l’ampleur de la polémique, la réponse du Croissant-Rouge Algérien (CRA) a été immédiate et publiée sur sa page Facebook hier, réfutant les accusations d’abandon et de non-assistance.
Le CRA a d’abord rappelé le cadre légal régissant le Village d’enfants : il est « dédié à l’hébergement des mineurs uniquement ». Par conséquent, il leur est « légalement impossible d’accueillir ou d’héberger des adultes ».
Cependant, le communiqué admet avoir fait preuve d’une grande flexibilité par le passé, hébergeant un certain nombre de jeunes, « dont la concernée » (Yasmine), jusqu’à l’âge de 26 ans. L’institution insiste sur le fait qu’elle a toujours garanti un accompagnement attentif pour l’intégration professionnelle et un suivi après leur départ.
Le CRA a également détaillé l’aide fournie, notamment :
- La garantie de postes de travail.
- La prise en charge des frais de loyer pour la première année, parfois étendue à deux ans.
Le Croissant-Rouge a également livré des précisions sur le cas de Yasmine. Selon le communiqué :
- Elle avait été hébergée au-delà de l’âge légal.
- En raison du non-respect du règlement intérieur, un logement privé a été loué pour elle et d’autres jeunes femmes de plus de 25 ans.
- Des différends ont éclaté, entraînant son expulsion de ce logement.
- Malgré un nouvel hébergement au village, elle l’aurait quitté, ainsi que son emploi, sans en informer les responsables.
- Le CRA souligne que la jeune femme n’est pas orpheline et qu’elle a une famille qui a refusé de l’accueillir pour des « raisons qui leur sont propres ».
La sécurité des mineurs en jeu, selon le CRA
Le CRA a justifié l’interdiction de séjour pour les adultes en insistant sur la sécurité et le bien-être psychologique des enfants mineurs résidents. La « présence d’adultes au sein du village porte atteinte à l’intérêt supérieur » de ces enfants, selon l’organisation.
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Concluant sa mise au point, le Croissant-Rouge Algérien a réaffirmé que le contenu de la vidéo « ne reflète pas la réalité » et a annoncé se réserver le droit de recourir à la justice en cas d’atteinte à sa réputation ou à celle de son personnel.