Affaire des bateaux turcs : Sadoun Maâmar répond aux accusations

Affaire des bateaux turcs : Sadoun Maâmar répond aux accusations

L’affaire des thoniers turcs surpris par les garde-côtes algériens, activant dans les eaux algériennes au large d’Annaba, livre chaque jour de nouvelles révélations.

Ceci, au moment où des parties tentent de noyer le poisson en mettant cette affaire sur le compte d’un armateur algérien, Sadoun Maâmar.

Ce dernier, détenteur d’un engagement en bonne et due forme, clame haut et fort agir en toute légalité.

Ainsi, dans la matinée d’hier, nous avons reçu la visite de cet armateur algérien venu pour apporter les précisions indispensables quant à l’affaire de la pêche illicite dans les eaux algériennes dont sont coupables deux thoniers turcs. Une occasion pour l’armateur et propriétaire du bateau El Djazaïr CH 879 de démentir, entre autres, l’information de son arrestation et de son emprisonnement, apportant à cette occasion, documents à l’appui, des preuves irréfutables quant à la légalité qui a caractérisé sa pêche au large de Annaba.

Pour commencer, M. Sadoun Maâmar dira qu’il a reçu l’autorisation de pêche plus d’une semaine seulement avant la fin des délais. « J’ai reçu l’engagement le 6 juin, sachant que la période de pêche débute le 1er mai pour clore le 15 juin », dira-t-il d’emblée.

Mais ce qui frappe dans cette affaire, c’est bien la notification dont a été destinataire le patron du bateau de pêche El Djazaïr de la part de la direction de la pêche, signée par le directeur de la pêche, Kamal Allam.

Cette notification intervient au moment même où M. Sadoun termine son travail pour le compte de sociétés étrangères en contrat avec le ministère.

D’ailleurs, dans une lettre adressée au secrétaire général du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, M. Sadoun écrit que pour le transfert vers des cages étrangères, il n’y avait eu aucune notification sur l’engagement et qu’il était impossible de ramener les cages de Annaba vers la baie d’Alger pour les besoins du contrôle.

« On ne peut jamais, et en aucun cas, faire parvenir le poisson vivant du large de Annaba ou de Ghazaouet pour qu’il soit contrôler dans la baie d’Alger. C’est impossible, le poisson sera mort bien avant. Cela prendra des mois pour arriver de Annaba jusqu’à la baie d’Alger à une vitesse de 500 m à l’heure. Quant aux cages, nous avons fait une demande, mais il n’y a eu aucune suite dans ce sens », nous dira-t-il dépité par toute cette affaire.

Concernant les rapports de positions, dont nous détenons aussi les copies, notre interlocuteur affirmera qu’il a, à chaque fois, communiqué toutes les positions de son bateau à M. Kamal Allam, directeur de la pêche, par fax et VMS.

Pour le patron d’El Djazaïr, seulement 210 tonnes ont été pêchées par ses services et non 400 tonnes comme rapporté ailleurs.

« Je n’ai, à aucun moment, commis d’infraction et le quota de 400 tonnes annoncé est faux. J’ai pêché 210 tonnes que j’ai remises dans des cages étrangères ; dites-moi où je pourrais cacher 400 tonnes de thon ? » s’est-il demandé.

Mais qu’en est-il des thoniers turcs interceptés au large de Annaba par les autorités algériennes ? M. Sadoun nous révélera que ces mêmes bateaux ont été en rade dans la baie d’Alger pendant trois semaines sans que personne ne bouge. « Ils étaient en rade au large du port d’Alger, et rien n’a été fait ».

Quant aux bateaux dont il est soi-disant propriétaire, M. Sadoun précisera à cette occasion que « M. K. Allam dans ses rapports avait mentionné la localisation de mes navires en dehors des eaux sous juridiction nationale ; c’est archifaux, puisque, moi, je ne possède qu’un seul bateau et non plusieurs comme mentionné par M. Allam ».

Enfin, M. Sadoun ne s’est pas contenté d’une lettre à l’adresse du secrétaire général du ministère de la Pêche, mais il a profité pour saisir le ministre Smaïl Mimoune pour solliciter son arbitrage dans cette affaire qui ne dit pas encore son nom.

« Monsieur le ministre, je vous serais reconnaissant d’intervenir auprès de votre administration afin de notifier les journées de travail que j’ai effectuées du 6 juin 2009 au 13 juin 2009 dans le cadre de la pêche au GMH ».

En somme, cette affaire est loin d’être terminée, et cette pêche risque encore de faire beaucoup de vagues car, pour M. Sadoun, il s’agit là plutôt de le priver de ses droits pour des raisons jusque-là obscures.

Ou serait-ce une affaire pour faire oublier les thoniers turcs, jusque-là seuls coupables d’infraction ? À suivre.