Affaire de l’Imam Zidane,20 ans pour l’imam escroc et acquittement pour les autres accusés

Affaire de l’Imam Zidane,20 ans pour l’imam escroc et acquittement pour les autres accusés

Vingt ans de prison par contumace et un million de DA d’amende pour B. Zidane ex-imam, promoteur immobilier à El Bouni (Annaba), principal accusé dans une affaire d’escroquerie et acquittement pour les autres mis en cause dont, principalement, le directeur régional et le directeur de l’agence 201 de Annaba du Crédit populaire d’Algérie (CPA) et le directeur communal de l’urbanisme d’El Bouni au moment des faits.

Ouvert dans la matinée de ce jeudi au tribunal criminel de la cour de justice de Annaba, le procès a duré jusqu’au début de la soirée du même jour. Outre les accusés, quatre témoins, pour la plupart des employés du CPA, sont passés à la barre pour apporter leur témoignage sur les faits. Et pour cause, l’imam escroc avait bénéficié de crédits d’un montant total de près de 40 millions de DA de cette banque. D’où la mise en cause des deux responsables précités de cet établissement bancaire public. Ils sont accusés d’avoir facilité l’octroi de ce crédit au principal accusé dans le cadre de la promotion immobilière. Lors de leur passage à la barre, les deux mis en cause ont expliqué au président du tribunal que le dossier de demande de crédit de Benrabah répondait à toutes les conditions et garanties. D’autant plus qu’il avait bénéficié de l’accord de la direction générale du CPA Alger. Accord de la hiérarchie qu’ils sont tenus d’exécuter, ont-t-ils souligné. A la question du président du tribunal concernant l’ignorance de la correspondance en date du 9 aout 2005, ordonnant le blocage du dernier crédit d’un montant de 24 millions de DA, le directeur de l’agence 201 de Annaba n’avait pas eu connaissance de la copie de cette correspondance. Celle-ci n’ayant jamais été reçue et non enregistrée au niveau de l’agence. Et ce n’est que le 7 mai 2006 qu’une employée de l’agence découvre par hasard, l’enveloppe de la correspondance dans une armoire fermée. «Qui aurait intérêt à ce que cette enveloppe soit dissimulée au chef d’agence. Sûrement pas lui», a lancé maître Khaled Bourayou, avocat du directeur de l’agence 201 du CPA Annaba au président Mamene. A part l’imam en fuite en Lybie, dit-on, les autres mis en cause étaient défendus par un groupe d’avocats parmi lesquels maître Bourayou du barreau d’Alger. Soutenant son mandant, il intervenait chaque fois que le président du tribunal voulait éclaircir un point ou connaître un détail. La défense des mis en cause était assurée par un groupe d’avocats ayant fait leur preuve. Depuis le début du procès, le président Mamene posait sereinement ses questions et laissait tout le temps nécessaire aux mis en cause pour y répondre. A noter que la banque CPA ne s’était pas constituée partie civile dans cette affaire. Le directeur régional et celui de l’agence 201 n’ont fait l’objet d’aucune mesure disciplinaire en relation avec cette affaire. Certes, ils ont été mutés ailleurs, mais dans le cadre normal des mutations cycliques de leur institution. Selon des indiscrétions, la banque avait engagé une demande auprès de la justice pour une procédure de saisie à son profit, de quatre logements et de quatre magasins appartenant à l’imam escroc. Leur vente peut largement compenser le préjudice qu’elle a subi. Reste maintenant les 500 millions de DA représentant les prêts auprès d’usuriers, empochés par le faux dévot en fuite. Quant aux dizaines de souscripteurs, n’ayant pas vu de concrétisation de leurs logements pour lesquels ils avaient avancé des dizaines de milliers de DA chacun, ils se sont fait rembourser sous la pression qu’ils avaient exercé sur l’imam promoteur juste avant sa fuite. Une défense magistrale des accusés, par laquelle s’est distingué maître Bourayou. Il a, dans sa plaidoirie, mis les choses en place et démontré l’innocence de leurs mandants. Auparavant, le jeune représentant du ministère public avait requis 20 ans de prison ferme assortie d’une amende de 1 million de DA par contumace à l’encontre de B Zidane, une peine de 6 ans au directeur de l’agence foncière et au directeur régional du CPA, 3 ans pour le directeur de l’agence CPA 201 et le directeur communal de l’urbanisme, et une année de prison ferme aux 3 autres accusés.

A. Bouacha