La peine maximale a été requise hier par le représentant du ministère public à l’encontre des deux accusés complices dans l’assassinat du chanteur kabyle Matoub Lounès, à savoir Chenoui Abdelhakim et Medjnoune Malik, jugés au tribunal criminel près la cour de Tizi Ouzou.
Les deux prévenus ont tour à tour nié les griefs retenus contre eux. Ainsi, pour Chenoui même s’il a reconnu son appartenance à un groupe armé terroriste avant de se livrer aux services de sécurité, a nié toute participation à l’assassinat du chanteur Lounès Matoub avant de soutenir qu’il aurait donné le nom de son co-accusé dans ce dossier, Medjnoune Malik sous la pression des enquêteurs. Ce dernier a également réfuté les charges retenues contre lui. Après le réquisitoire place aux plaidoiries jusqu’à l’heure où nous mettons sous presse. Ce procès très attendu depuis 13 longues années n’a pas débuté sans tension dans la salle d’audience puisque celui-ci n’a commencé réellement qu’aux environs de 14h30 alors que la séance s’est ouverte à 9 heures du matin. Il a été marqué déjà par l’annonce du retrait de Malika Matoub et sa mère, partie civile, dans l’affaire puis des perturbations dans la salle d’audience sous des cris des partisans de la fondation Matoub Lounes demandant la présence des commanditaires et des auteurs de cet assassinat pour faire la lumière sur cette affaire, comme l’a réclamé Malika Matoub. Cette tension a fait que le procès n’a commencé qu’en milieu d’après-midi, marqué par le retrait de l’autre partie civile constituée par l’épouse du chanteur ainsi que ses deux sœurs présentes lors de l’attentat. Malika Matoub craint que le dossier de l’assassinat de son frère soit clos par la tenue de ce procès même si elle ne s’était pas opposée au jugement des deux prévenus présents dans le box des accusés, come d’ailleurs Nadia Matoub qui a indiqué à la presse que la tenue de ce procès aujourd’hui permettra l’introduction d’une plainte contre un terroriste qu’elle a reconnu sur les photos des services de sécurité comme élément du groupe auteur de l’attentat qui a été à l’origine de l’assassinat de son mari. Pour elle, il est même indispensable que ce procès se tienne car il constitue une des étapes dans la recherche de la vérité sur l’assassinat du chanteur kabyle Lounes Matoub.
Hamid Messir