Affaire de corruption IMETAL : 25 cadres devant le juge dans un scandale à plusieurs milliards

Affaire de corruption IMETAL : 25 cadres devant le juge dans un scandale à plusieurs milliards
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Le procès du vaste scandale de corruption qui a secoué le groupe public Imetal, spécialisé dans les industries métalliques et sidérurgiques, débutera le 24 novembre prochain devant le pôle pénal économique et financier d’Alger.

La date a été fixée lundi par le président du tribunal, après un nouveau report demandé par la défense pour permettre la désignation de nouveaux avocats. Il s’agit, selon la justice, du dernier report avant l’ouverture du procès.

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Procès Imetal : 25 accusés poursuivis pour corruption et détournement de fonds

L’affaire, qui implique 25 personnes, compte parmi les plus importantes enquêtes de corruption menées dans le secteur industriel algérien ces dernières années. Les accusés, parmi lesquels figurent d’anciens dirigeants du groupe Imetal, de sa filiale Sider El Hadjar, ainsi que d’autres responsables publics et privés, sont poursuivis pour des faits graves :

  • octroi d’avantages injustifiés lors de marchés publics,
  • blanchiment d’argent et dissimulation de fonds,
  • détournement de deniers publics,
  • et abus de fonction.

Selon le dossier d’enquête, le scandale a éclaté à la suite d’un rapport détaillé transmis au parquet, révélant des irrégularités massives dans la gestion du groupe Imetal et de ses filiales. Ce document met en cause plusieurs hauts responsables accusés d’avoir manipulé des appels d’offres et conclu des contrats illégaux pour favoriser certaines entreprises au détriment de l’intérêt public.

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Les faits concernent principalement deux filiales stratégiques : le complexe sidérurgique Sider El Hadjar, à Annaba, et la Société nationale de récupération (ENR). Les enquêteurs évoquent un système organisé visant à détourner des fonds, fausser la concurrence et octroyer des avantages financiers indus, provoquant une baisse importante de la production et des pannes répétées dans les usines du groupe. Ces pratiques auraient causé d’importants préjudices financiers à l’entreprise publique et au Trésor national.

Le “géant du fer” devant la justice : ouverture du procès Imetal le 24 novembre

Le 12 mars 2023, le juge d’instruction avait ordonné la mise en détention provisoire du président-directeur général d’Imetal, T.B., décédé en prison le 4 juillet dernier, ainsi que de quatre autres cadres dirigeants, dont le PDG du groupe Sider, F.K.. Dix-sept autres personnes, parmi lesquelles des cadres, des intermédiaires et des hommes d’affaires, ont également été inculpées.

L’enquête a révélé un réseau de corruption interne et externe au groupe, impliquant des responsables qui exerçaient pressions et chantage pour obtenir des contrats publics en Algérie et à l’étranger.

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Ce procès, très attendu, devrait lever le voile sur les mécanismes de détournement et de favoritisme qui ont affaibli l’un des fleurons industriels du pays. Pour les observateurs, l’affaire Imetal symbolise les dérives d’une gestion opaque et les conséquences économiques lourdes d’une corruption systémique dans le secteur public.