Affaire de corruption – ANEP 2 : 2 ex-ministres et 13 accusés devant la justice

Affaire de corruption – ANEP 2  : 2 ex-ministres et 13 accusés devant la justice
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Le tribunal économique et financier d’Alger devait examiner ce mardi l’affaire de corruption dite « ANEP 2 », mais le procès a finalement été reporté au 2 septembre prochain, à la demande de la défense. Treize personnes sont poursuivies dans ce dossier, dont deux anciens ministres de la Communication, Djamal Kaouane et Hamid Grine, ainsi que l’ex-directeur général de l’Agence nationale d’édition et de publicité (ANEP), Amine Chekir.

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Les accusations portent sur de graves irrégularités dans la gestion de la publicité publique. Selon l’acte d’accusation, il s’agit notamment de détournement de fonds publics, d’abus de fonction et d’octroi d’avantages indus. L’enquête a révélé que des espaces publicitaires avaient été attribués, durant plusieurs années, à de petits journaux ou à des titres fictifs, dans des conditions qualifiées de douteuses.

Procès « ANEP 2 » : un nouveau feuilleton judiciaire dans la lutte anticorruption

Lors de l’audience de ce mardi, les cinq accusés en détention provisoire, ainsi que les autres mis en cause, ont été conduits dans la salle d’audience. Le président du tribunal a procédé à l’appel des accusés, des témoins et des parties civiles. Mais les avocats de la défense ont sollicité un renvoi, qui a été accepté.

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Parmi les principaux accusés figurent l’ancien ministre Jamal Kaouane et l’ex-directeur de l’ANEP, Amine Chekir, tous deux détenus. Ils font face à de lourdes charges : abus de fonction en violation des lois et règlements, détournement volontaire de fonds publics et octroi illégal d’avantages dans le cadre de marchés passés avec l’État.

D’autres personnalités sont également concernées. L’ancien ministre Hamid Grine, placé sous contrôle judiciaire, bénéficie d’un allègement des poursuites : la chambre d’accusation a abandonné deux chefs d’inculpation – détournement de fonds publics et octroi illégal d’avantages – mais il reste poursuivi pour abus de fonction.

Treize accusés, dont deux ex-ministres, devant le tribunal

L’enquête, ouverte en 2023 par la Direction générale de la sécurité intérieure, met en lumière une gestion qualifiée de chaotique et catastrophique de l’ANEP entre 2008 et 2018. Durant cette période, l’agence aurait favorisé certains titres de presse au détriment d’autres, brisant ainsi les principes de transparence et d’égalité des chances.

Les investigations ont aussi révélé des cas de favoritisme personnel : Amine Chekir est accusé d’avoir attribué des espaces publicitaires à son épouse sans aucune justification légale. Des faits qui renforcent les soupçons de détournement de fonds publics et d’utilisation abusive des moyens de l’agence.

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Cette affaire survient quelques semaines seulement après la clôture du procès « ANEP 1 et ministère de la Jeunesse et des Sports », qui avait abouti à des peines allant de l’acquittement à cinq ans de prison ferme. L’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, Abdelkader Khemri, avait d’ailleurs été incarcéré à l’issue de ce procès.

Le report du procès « ANEP 2 » laisse donc planer l’attente autour d’un dossier sensible, qui met en lumière les dérives de la gestion de la publicité publique en Algérie et implique des figures politiques de premier plan.