Le verdict de l’affaire de corruption dans laquelle sont impliqués l’ex-cadre dirigeant d’Algérie Télécom, Mohamed Boukhari, et l’homme d’affaire Chami Madjdoub sera prononcé demain par le pôle judiciaire spécialisé du tribunal de Sidi M’Hamed (Alger). Mohamed Boukhari et Chami Madjdoub sont accusés d’avoir commis entre 2003 et 2006 des transactions douteuses et blanchiment d’argent au préjudice d’Algérie Télécom. Deux sociétés chinoises ZTE Algérie et HUAWEI Algérie sont également impliquées dans cette affaire et sont accusées d’avoir versé des pots-de-vins aux inculpés sus-cités pour la conclusion de transactions douteuses au détriment d’Algérie Télécom, Le procureur de la République avait requis lors de l’audience du jugement du 23 mai passé vingt années de prison ferme assortie d’une amende d’un million de dinars contre Mohamed Boukhari et Chami Madjdoub. Le représentant du ministère public avait également requis dix années de prison ferme assortie d’une amende de un million de dinars contre trois cadres de deux sociétés chinoises ZTE Algérie et HUAWEI Algérie qui sont Dong Tao, Chen Zhibo et Xiao Chuhfa en état de fuite (des mandats d’arrêts internationaux ont été lancés contre eux). En ce qui concerne les personnes morales en l’occurrence les sociétés chinoises ZTE Algérie et HUAWEI Algérie, le ministère public avait requis une amende de cinq millions de dinars pour chacune des deux sociétés. Les accusés sont poursuivis, notamment, pour «corruption, blanchiment d’argent et trafic d’influence». Selon l’ordonnance de renvoi, l’affaire a éclaté à l’occasion de l’instruction entamée dans le cadre du dossier de l’autoroute Est-Ouest suite à une commission rogatoire internationale qui a conduit le juge d’instruction de la 9e chambre près du pôle judiciaire de Sidi M’Hamed au Luxembourg. L’instruction a ainsi permis de révéler que Mohamed Boukhari et Chami Madjdoub avaient perçu des pots-de-vins à l’étranger (Luxembourg) en relation avec des transactions douteuses (en matière de télécommunications et d’Internet) conclues par Algérie Télécom et les deux sociétés chinoises ZTE Algérie et HUAWEI Algérie. Les sociétés ZTE Algérie et HUAWEI Algérie avaient versé en contrepartie de ces transactions avec Algérie télécom des «commissions» au profit de deux sociétés de consulting appartenant à Boukhari et Chami dans des comptes «offshore» ouverts au Luxembourg.
A lire aussi