L’affaire de Cnan Group connaîtra en cette fin de semaine une nouvelle étape dans son processus d’instruction. Selon des sources judiciaires, le juge instructeur en charge de cette affaire entamera, à partir du 10 du mois en cours, l’audition des mis en cause dans le fond, après les avoir entendus dans la forme.
Pour rappel, l’affaire de Cnan Group a été marquée notamment par la mise sous mandat de dépôt de deux P-dg, à savoir Ali Boumbar et de son prédécesseur à la tête de la compagnie, Ali Koudil. Ces derniers font partie des 33 cadres ayant été inculpés par le parquet d’Alger pour, entre autres, «dilapidation de deniers publics», «passation illégale de marchés», «corruption», «trafic d’influence» et «violation de la réglementation relative aux mouvements de capitaux de et vers l’étranger». Selon des sources judiciaires, l’affaire en elle-même a trait aux circonstances dans lesquelles ont été décidées la vente de certains navires de CNAN Group à l’étranger, la cession d’autres à un privé algérien, ou encore les opérations de filialisation. Selon des indiscrétions rapportées par le Soir d’Algérie, la mise sous mandat de dépôt de ces deux ex-premiers responsables de cette entreprise fait suite à une longue et minutieuse enquête menée par les services de sécurité et les services de l’Inspection générale des finances (IGF) L’enquête aurait révélé que Ali Boumbar, qui a dissous en 2008 la délégation de Cnan Group à Marseille, alors qu’elle avait été créée par décret présidentiel afin de prendre en charge les navires algériens en matière de consignation, se retrouve membre du comité de direction de Navimed, une entreprise privée créée la même année à… Marseille. Cette dernière sera désormais chargée des missions jusqu’ici dévolues à la délégation de Cnan Group Marseille. Dans le dossier du scandale de la Cnan, on évoque également l’affaire IBC, une entreprise de droit algérien, née d’une association entre le Saoudien Ghait Rashad Pharaon et Laradj, un Algérien établi en Jordanie, et Cnan Group. La Cnan entre dans le capital d’IBC à hauteur de 49% en mettant dans la cagnotte les navires Aïn Témouchent, El Hadjar, Nedroma, Nememcha, Blida, Djbel Ksel et Djbel Rafia. L’homme d’affaires saoudien décroche 49% grâce à l’apport financier et 2% pour M. Laradj. Ce montage devait, normalement, permettre à l’Algérie de détenir 51% du capital d’IBC, Mais très vite après la conclusion de cet accord, une société, Leedarwo, va voir le jour à Panama. Son capital social ne dépasse pas 1 000 dollars américains. Sur un autre plan, des avocats de la défense rencontrés nous ont fait part de leur détermination à démontrer «le contraire de ce qui a été porté à l’endroit de certains mis en cause dans cette affaire». Il s’agit notamment de ceux qui sont poursuivis pour les chefs d’inculpation concernant «les réparations et autres rénovations réalisées à l’étranger».
A. B.