Le juge d’instruction de la 8ᵉ chambre du pôle pénal économique et financier près le tribunal Sidi M’hamed a ordonné, lundi 5 mai, le placement en détention provisoire de 19 personnes et la mise sous contrôle judiciaire d’autres individus dans l’affaire de corruption impliquant l’entreprise Cosider.
54 accusés ont comparu dimanche et lundi devant le procureur de la République du pôle. Ils font face à de lourdes accusations prévues par la loi 01/06 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption.
En effet, il s’agit de l’évasion fiscale, faux et usage de faux, blanchiment d’argent en bande organisée, détournement de fonds publics et complicité de détournement de fonds.
Selon le média arabophone « Echourouk », selon une source crédible, l’affaire a été initialement instruite par le juge d’instruction du tribunal de Boufarik. L’enquête a révélé un système d’évasion fiscale où des individus créaient des registres de commerce dans le secteur des travaux publics sans posséder le moindre équipement nécessaire à cette activité. Ces derniers revendaient, via des intermédiaires, des factures liées à des marchés obtenus auprès de Cosider à des entrepreneurs, en violation flagrante de la législation en vigueur.
Les montants de l’évasion fiscale imputée aux détenteurs de ces registres de commerce fictifs oscillent entre 12 millions et 4 milliards de dinars.
Les perquisitions menées aux domiciles des accusés ont permis la découverte d’importantes sommes d’argent. Le juge d’instruction de Boufarik s’est déclaré incompétent, transférant l’affaire au pôle judiciaire spécialisé. Des convocations directes ont également été adressées à plusieurs employés de Cosider.
Présidentielle 2024 : Le scandale des signatures à 800 dinars éclate
Un procès majeur concernant une affaire de corruption électorale s’est ouvert au tribunal de Sidi M’hamed en Algérie. Au total, 82 accusés, dont trois anciens candidats à la présidentielle de 2024 – Saïda Neghza, Belkacem Sahli et Abdelhakim Hammadi – comparaissent pour diverses charges liées à l’achat de signatures.
Au cœur du scandale, un système sophistiqué d’achat de voix à 800 dinars par signature a été mis en place, utilisant notamment un « sac de Marseille » pour transporter argent et formulaires. L’un des principaux accusés, un industriel vice-président de la Confédération générale des entreprises algériennes, aurait négocié la collecte de 50 000 signatures pour 4 milliards de centimes.
Ce procès symbolise la nouvelle politique de lutte contre la corruption initiée par le président Tebboune, visant à assainir le processus électoral algérien. Malgré le nombre important d’accusés et d’avocats présents, la première journée d’audience s’est déroulée dans de bonnes conditions, témoignant d’une volonté claire de la justice algérienne de traiter rigoureusement ces affaires de corruption électorale.