Affaire CNAN : Le verdict aujourd’hui

Affaire CNAN : Le verdict aujourd’hui

Le verdict de l’affaire de la Compagnie nationale algérienne de navigation (CNAN) sera connu aujourd’hui.

C’est ce qu’a annoncé, hier en début de soirée, le juge d’instruction après quatre jours de plaidoirie. Les avocats de la défense ont affirmé que les accusés dans l’affaire du naufrage du «Bechar» «sont poursuivis sur une base erronée car ne remplissant pas les conditions d’armateur comme prévu par le code maritime ».

Ils ont cité l’article 488 du code maritime qui définit les conditions concernant l’armateur et sa responsabilité en cas de naufrage. « Les prévenus ne répondent pas à ces conditions », ont-ils souligné.

C’est maître Mokrane Aït Larbi qui a ouvert le bal des plaidoiries. « Au lieu de s’intéresser à l’origine de la mort de 18 victimes (dont deux disparus) et de juger les services concernés de leur disparition, on s’intéresse plutôt au naufrage du cargo», a-t-il indiqué. Il soutient que les services qui devaient apporter secours, notamment les gardes-côtes et le Centre national des opérations de sauvetage, ne pouvaient pas faire face aux vagues de 18 mètres de hauteur. L’avocat a tenu en haleine toute l’assistance en parlant de la mère de l’ex-PDG de la CNAN, aujourd’hui décédée : «Je meurs sans avoir vu Ali». Maître Allouche se demande «pourquoi le BMS, reçu à 6h du matin du jour du drame, n’a pas été exploité». Pour sa part, maître Ali Meziane a indiqué que son client, M. Debbah, ne pouvait être concerné dans la mesure où «il a été muté à partir du 7 juillet 2004 responsable des navires en frètement alors que les deux navires étaient en rade».

La défense a imputé le naufrage du navire «aux services de sauvetage qui ont failli à leur mission», précisant qu’il était «possible pour ces services de sauver des naufragés s’ils avaient agi à temps et mobilisé tous les moyens de sauvetage nécessaires, notamment les hélicoptères». Après avoir rappelé tous les dispositifs d’intervention rapide mis en place pour assister les victimes, à l’instar du Centre national des opérations de surveillance et de sauvetage, les avocats de la défense ont jugé «très lourde» la peine de perpétuité requise par le parquet contre les mis en cause. Maître Bourayou a tenu à rappeler que le navire «Bechar» était en rade «à quelques mètres du port lors du naufrage et non en navigation», comme en témoigne l’enquête menée par les services de la gendarmerie nationale immédiatement après le naufrage.

Concernant la responsabilité de la CNAN dans l’accostage du «Bechar» au niveau de la zone quatre (4) au port d’Alger, Me Bourayou a affirmé qu’«elle n’est pas établie, car le premier responsable sur ce plan n’est autre que le commandant de bord et les services de contrôle au niveau du port». Par ailleurs, maître Cherifi a consacré la majorité de sa plaidoirie à tirer sur le parquet. Il lui reproche de ne pas apporter, dans son enquête, «toutes les pièces utiles pour le procès».