Affaire Chakib Khelil : Saïd Bouteflika accuse son frère

Affaire Chakib Khelil : Saïd Bouteflika accuse son frère

L’instruction menée récemment dans l’affaire Chakib Khelil vient de dévoiler des faits surprenant qui remontent à l’époque du règne du président déchu Abdelaziz Bouteflika. Ce dernier est accusé par son propre frère et ancien conseiller à la présidence de la République.  

Selon le quotidien El Khabar, qui a publié les détails de l’instruction menée dans l’affaire des mandats d’arrêt lancés contre Chakib Khelil et des membres de sa famille, Saïd Bouteflika affirme que c’est l’ancien président qui a été derrière l’ordre d’annuler ces mandats.

Lors de son interrogation, dans le cadre de cette affaire, SaĂŻd Bouteflika a donc dĂ©clarĂ© « que l’annulation des mandats d’arrĂŞt internationaux Ă©mis contre le membre de la famille de Chakib Khelil Ă©tait un ordre de l’ancien prĂ©sident de la RĂ©publique Abdelaziz Bouteflika ».

Il a mĂŞme indiquĂ© que « le PrĂ©sident lui avait demandĂ©, en sa qualitĂ© de conseiller, de l’informer de l’Ă©volution des Ă©vĂ©nements ». Selon lui, son rĂ´le n’était pas de donner les instructions, mais plutĂ´t « de suivre les dĂ©veloppements du dossier pour informer le prĂ©sident », ajoute la mĂŞme source.

L’affaire en question remonte à 2013, lorsque la justice avait lancé des mandats d’arrêt internationaux contre Chakib Khelil, son épouse Nadjat Arafat et leurs deux enfants Sina et Khaldoun. Il s’agit de l’affaire de détournement et de corruption dite de « Sonatrach2 ».

Les justifications de Tayeb Louh

L’ancien garde des Sceaux s’était basĂ©, Ă  l’époque, sur une disposition du code de procĂ©dure pĂ©nale afin de justifier « que les mandats d’arrĂŞt internationaux Ă©mis contre la famille de Chakib Khelil Ă©taient illĂ©gaux, puisque les concernĂ©s n’avaient pas Ă©tĂ© convoquĂ©s avant leur Ă©mission », cite encore El Khabar.

L’ordre venu du prĂ©sident de l’époque, selon SaĂŻd Bouteflika, avait atterri l’inspecteur gĂ©nĂ©ral du ministère de la Justice, en passant par le ministre Louh. Ce dernier avait demandĂ© Ă  l’inspecteur de coordonner avec le juge d’instruction et le procureur du tribunal de Sidi-M’hamed.

Il convient de rappeler que l’ancien ministre de l’Énergie avait pu rentrer au pays en mars 2016. Le 2 avril 2018, Nadjat Arafat, l’épouse Chakib Khelil avait regagné le pays par l’aéroport de Houari Boumediene, et est même parvenue à sortir le 2 mai de la même année.

Son fils, Sina avait Ă©galement pu rejoindre l’AlgĂ©rie le 6 mai par le mĂŞme aĂ©roport, et Ă  ressortir trois jours après. Le 9 septembre de la mĂŞme annĂ©e, c’est autour du deuxième fils, Khaldoune de rejoindre le pays et de quitter après 5 jours.