Bien qu’il ne figure toujours pas sur les pages «avis de recherche» d’Interpol, l’ancien ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khalil, accusé de corruption, trafic d’influence, abus de fonction, blanchiment d’argent et direction d’une association de malfaiteurs et d’une organisation criminelle, est bel et bien sous un mandat d’arrêt national et international.
Sous le coup d’un mandat d’arrêt international, le nom de l’ancien ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, ne figure toujours pas sur la liste des personnes recherchées par Interpol. C’est normal pour le directeur de la Police judiciaire à la DGSN, Abdelkader Kara Bouhadba, qui s’exprimait hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. «Le mandat ne figure pas sur le site Internet d’Interpol parce que en Algérie les services concernés respectent ses propres lois. En Algérie, contrairement à ce qu’on croit, on respecte le principe de présomption d’innocence, quelqu’un n’est pas coupable jusqu’au moment où il est condamné», explique-t-il et d’ajouter
«quelle que soit l’affaire ou la personne impliquée, le principe du respect de la présomption d’innocence est sacré pour nous».
«Vous ne trouvez jamais d’Algériens affichés sur le site Web d’Interpol», rassure le responsable de la DGSN. D’après lui, les services de sécurités algériens «ont fait leur travail dans cette affaire de corruption». «Dès qu’on a reçu le mandat d’arrêt on l’a diffusé à l’échelle internationale en quelques heures comme cela nous a été demandé par le parquet général d’Alger», précise Abdelkader Kara. «Dans cette affaire comme pour les autres, nous avons diffusé le mandat de justice au niveau national et international, suivant les procédures internationales édictées par la loi et suivant les procédures en matière d’organisation internationale de police criminelle. Le travail a été fait dès qu’on a reçu les documents», affirme Kara, également délégué pour l’Afrique au comité exécutif d’Interpol. S’agissant de l’exécution dudit mandat d’arrêt, le responsable a fait savoir que «l’Algérie a le droit d’arrêter quelqu’un ou de l’intercepter suite à un mandat d’arrêt international et de voir qu’il n’y a pas lieu de l’extrader vers un autre pays, c’est un acte de souveraineté», répond-il. Le 12 août, le procureur général de la cour d’Alger avait annoncé le lancement d’un mandat d’arrêt international contre l’ancien ministre de l’Énergie et huit autres personnes soupçonnées d’implication dans le scandale de corruption à Sonatrach. Homme de confiance de Chabik Khelil, Bedjaoui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international lancé contre lui par le parquet milanais qui le soupçonne d’avoir encaissé 92 millions d’euros de commissions sur des comptes basés à Singapour et Hong- Kong et contrôlés par sa société Pearl Partners LTD. L’ancien patron du pétrole algérien entre décembre 1999 et mai 2010 n’est pas en reste. Inculpé, lui, sa femme et leurs deux enfants, pour «corruption, trafic d’influence, abus de fonction, blanchiment d’argent et direction d’une association de malfaiteurs et d’une organisation criminelle transnationale», ils sont actuellement recherchés par la justice algérienne.
Mehdi Ait Mouloud