Affaire Cevital-EPB à l’Hémicycle : L’appel au Premier ministre sera- t-il entendu ?

Affaire Cevital-EPB à l’Hémicycle : L’appel au Premier ministre sera- t-il entendu ?

Au cours des débats du plan d’action du gouvernement, une poignée de députés a vu dans le litige qui oppose le Groupe Cevital à l’Entreprise portuaire de Béjaïa, qui bloque des équipements industriels importés par l’entreprise afin de monter une usine agroalimentaire, une contradiction entre la volonté de l’Exécutif d’encourager et de promouvoir les capitaines d’industrie et la réalité.

Un appel a été lancé par des députés au Premier ministre afin d’intervenir en urgence dans cette affaire. D’ailleurs, une pétition circule pour récolter les signatures d’autres députés. Œuvre du groupe parlementaire du RCD et du parti El Moustakbel, la lettre dénonce le fait qu’un «projet industriel phare pour notre pays est bloqué par les agissements du PDG du Port de Béjaïa ». « Un projet qui a pour objectif de rendre notre pays indépendant pour deux catégories de produits, à savoir les huiles végétales et les tourteaux de soja, qui sont aujourd’hui importés à 100% », est-il écrit. Pour rappel, des députés avaient interpellé en juin dernier Abdelmadjid Tebboune, alors Premier ministre. « Des équipements pour la réalisation de ce projet sont bloqués par l’EPB, interdisant ainsi leur déchargement au motif que Cevital n’a pas obtenu les autorisations pour ce type de projet et que cette dernière souhaite installer son usine dans son complexe industriel à l’intérieur de l’enceinte portuaire », ont-ils encore déploré. Les députés se sont déplacés sur place pour enquête. Ils ont confirmé qu’« aucune autorisation n’est prévue par la loi pour importer des équipements industriels ».

De plus, « la loi et la règlementation en vigueur ne donnent aucune autorité à l’EPB ou à son PDG pour réclamer une quelconque autorisation avant de procéder au déchargement d’équipements ou de toute autre marchandise ». Par ailleurs, la société Cevital a confirmé, selon les initiateurs de la pétition, que « l’usine de trituration de graines oléagineuses sera installée sur un terrain acheté spécialement pour ce projet dans une zone industrielle en dehors du périmètre portuaire ». Selon la même source, l’impact financier du projet « est supérieur à 2 milliards de dollars ». Il permettra, indique-t-on, « une économie de 1,5 milliard de dollars et des recettes à l’export d’au moins 600 à 700 millions de dollars sur les seules exportations de Cevital en tourteaux de soja, sans parler des emplois à créer », indiquent les députés. Aujourd’hui, le Premier ministre ne manquera certainement pas d’apporter une réponse à ce propos.