La Cour d’appel d’Alger a confirmé, ce mardi matin, la peine de cinq ans de prison ferme pour l’écrivain Boualem Sansal, contre qui 10 ans de prison ont été requis pour atteinte à l’intégrité nationale. De son côté, Paris garde l’espoir d’obtenir sa libération dans le cadre d’une grâce présidentielle.
La condamnation initiale de l’écrivain âgé de 80 ans a été confirmée en appel. Le 27 mars dernier, il avait été reconnu coupable de plusieurs chefs d’accusation, notamment « atteinte à l’unité nationale« , « outrage à corps constitué« , « pratiques de nature à nuire à l’économie nationale« …
Lors de son procès en première instance comme en appel, le parquet avait requis dix ans de réclusion et un million de dinars d’amende.
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La Cour d’Alger confirme la peine de Boualem Sansal
Comme on y pouvait s’attendre, la Cour d’Alger a confirmé ce mardi 1er juillet la condamnation de Boualem Sansal à cinq ans de prison ferme et une amende de 500 000 dinars. Pour rappel, le parquet avait requis une peine allant jusqu’à dix ans de réclusion.
Suite à cette décision, Paris garde toujours l’espoir de libérer l’écrivain de 80 ans, notamment dans le cadre d’une grâce présidentielle. La justice ayant rendu son verdict, les regards se tournent désormais vers le président Abdelmadjid Tebboune, le seul à pouvoir accorder une mesure de grâce. Paris mise tout sur « un geste humanitaire », comme l’a souvent réclamé le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.
L’arrestation de Boualem Sansal en novembre 2024 à l’aéroport d’Alger a rapidement transformé son dossier judiciaire en un nouvel épisode de crise diplomatique entre Paris et Alger. Cette tension avait débuté en juillet 2024, suite à la reconnaissance par la France d’un plan d’autonomie « sous souveraineté marocaine » sur le Sahara occidental. L’affaire de Boualem Sansal est venu accentuer davantage cette crise.
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Ce qu’a dit Sansal lors de son procès en appel
L’écrivain algérien Boualem Sansal a fait face à de lourdes réquisitions lors de son procès en appel. En effet, le procureur a requis dix ans de prison ferme et une amende d’un million de dinars, une peine doublée par rapport au premier jugement qui l’avait condamné à cinq ans de réclusion.
L’audience s’est déroulée sans la présence des avocats de la défense, l’avocat français n’ayant pas obtenu de visa pour se rendre à Alger. Durant le procès, Sansal a été interrogé sur des messages jugés irrespectueux envers les institutions nationales, notamment une conversation avec un ancien ambassadeur français mentionnant le chef d’état-major de l’armée algérienne.
Les échanges entre l’écrivain et la magistrate ont été tendus, particulièrement concernant ses œuvres critiques envers l’Algérie et ses déplacements en Israël. Sansal a défendu « sa liberté d’expression« , garantie par la Constitution algérienne, dénonçant un « procès contre la littérature« .
Cette affaire, depuis l’arrestation de l’écrivain, a suscité de vives réactions en France, notamment de la part de la scène littéraire et des personnalités politiques. De son côté, Yasmina Khadra a même évoqué le sort de Sansal lors de sa rencontre avec le président Abdelmadjid Tebboune.
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