Le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a évoqué, ce mercredi, la possibilité d’une protection consulaire pour l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, placé en garde à vue en Algérie.
Il a affirmé : « Les services de l’État sont pleinement mobilisés, à Alger comme à Paris, pour suivre sa situation et lui permettre d’accéder à la protection consulaire, comme le prévoit le droit ». Cette mobilisation, selon lui, inclut une attention soutenue jusqu’aux plus hautes sphères de l’État, tant cette affaire suscite une vive émotion en France.
Jean-Noël Barrot a également insisté sur la nécessité de garantir la sécurité de Sansal tout en restant mesuré dans ses déclarations publiques : « Nous nous attachons à sa protection immédiate et sa situation est suivie avec beaucoup d’attention. »
Cette suggestion repose sur la double nationalité de Sansal, permettant à la France d’intervenir pour le soutenir juridiquement. Une telle protection consisterait en des visites consulaires, un suivi des procédures, voire une assistance juridique. Toutefois, les autorités algériennes, qui le considèrent d’abord comme citoyen algérien, peuvent refuser cette démarche.
Les poursuites judiciaires en Algérie
Les autorités algériennes accusent l’écrivain de graves infractions, notamment la « collaboration avec des parties étrangères ». Des sources judiciaires précisent qu’il aurait transmis des informations sensibles à l’ambassadeur français.
Arrêté à l’aéroport d’Alger, Sansal suscite également des critiques pour des déclarations considérées comme offensantes envers l’histoire et l’unité nationale de l’Algérie.
La presse algérienne, notamment l’APS, a vivement réagi, qualifiant l’écrivain de « professionnel du mensonge ». L’APS dénonce une campagne médiatique orchestrée par des personnalités politiques françaises et des figures du lobby pro-sioniste, perçues comme hostiles à la souveraineté algérienne.
Avec ces accusations et réactions, l’affaire Boualem Sansal dépasse le cadre juridique pour devenir un enjeu diplomatique et symbolique entre deux nations au passé commun complexe.
Pour rappel, l’APS reproche à Sansal d’avoir contesté « l’existence, l’indépendance et l’Histoire de l’Algérie », et d’avoir « nié l’existence de la Nation algérienne ». L’agence évoque également des « liens présumés avec des parties hostiles à l’Algérie ».