Affaire Belharchaoui : Alger refuse à Paris l’accès au dossier

Affaire Belharchaoui : Alger refuse à Paris l’accès au dossier

L’Algérie a refusé à la France l’accès aux éléments de l’enquête visant en Algérie un ex-officier des renseignements algériens, Bachir Belharchaoui, franco-algérien résidant à Lyon (France), actuellement incarcéré en Algérie.

« Les autorités algériennes ont refusé d’accéder à une demande du ministère français des Affaires étrangères de consulter le dossier de ce franco-algérien accusé par la justice militaire d’incitation au terrorisme », a affirmé aujourd’hui El-Khabar, citant une  » source officielle « .

Selon le quotidien arabophone, le chef de la diplomatie française Alain Juppé a adressé une lettre aux autorités algériennes à ce sujet, faisant valoir que M. Belharchaoui est un  » ressortissant français « . Mais Alger a répondu que M. Belharchaoui était  » entré en Algérie avec un document de voyage algérien et qu’il sera jugé en tant qu’Algérien « , a précisé le quotidien arabophone.

En octobre, les avocats de M. Belharchaoui, Me William Bourdon et Léa Forestier, avaient fait part à Paris  » de leur extrême préoccupation s’agissant du sort de leur client « , interpellé le 18 août 2011 par des membres des services de sécurité (Département du renseignement et de la sécurité, DRS)  » à l’occasion, semble-t-il, d’un véritable guet-apens « , à son arrivée à l’aéroport d’Alger alors qu’il venait y résoudre un problème relatif à sa retraite militaire, selon Me Forestier.

D’officier du DRS à chauffeur de camion à Lyon

Il a ensuite été incarcéré dans un centre spécial du DRS dans une banlieue d’Alger où, selon ses avocats  » il aurait subi des tortures  » avant d’être transféré à la prison militaire de Blida (sud d’Alger)  » où il continuerait de subir des mauvais traitements « , selon ses avocats.

Ancien officier du DRS, M. Belharchaoui, 44 ans, a quitté l’armée en 1993. Devenu chauffeur routier, il vivait jusque là à Lyon avec sa femme et ses trois enfants. Selon son épouse Leïla Belharchaoui, il serait accusé par les autorités algériennes de « trahison, intelligence avec l’ennemi, divulgation de secrets militaires  » .

Selon El-Khabar, M. Juppé a également informé dans une correspondance le député français Patrice Verchère (Rhône) que l’Algérie avait rejeté une requête de la France d’accorder à M. Belharchaoui  » une protection consulaire conformément à un accord bilatéral signé le 24 mai 1974″.

Dans cette correspondance datée du 18 novembre et citée par El-Khabar, M. Juppé assurait que  » ses services feront tout leur possible pour garantir la protection de son ressortissant, dans les limites de leurs prérogatives et dans le respect de l’indépendance de la justice algérienne « .