Affaire ANEP : les ex-ministres Jamal Kaouane et Hamid Grine poursuivis pour corruption

Affaire ANEP : les ex-ministres Jamal Kaouane et Hamid Grine poursuivis pour corruption

La chambre pénale économique et financière du tribunal de Sidi M’hamed à Alger s’apprête à ouvrir, ce mardi 19 août, un nouveau procès retentissant autour de la gestion de l’Agence nationale d’édition et de publicité (ANEP). Pas moins de 13 accusés sont cités dans cette affaire, dont deux anciens ministres de la Communication, Jamal Kaouane et Hamid Grine, ainsi que l’ancien directeur général de l’ANEP, Amine Chiker.

Selon l’acte d’accusation, les mis en cause doivent répondre de soupçons de mauvaise gestion et d’abus de fonction, liés à l’octroi de parts publicitaires à des journaux fictifs. Ces pratiques auraient entraîné une dilapidation de fonds publics, avec des pertes estimées à plusieurs milliards de dinars pour le Trésor public.

Le dossier révèle que des espaces publicitaires ont été attribués à des titres dépourvus d’impact médiatique réel, au détriment de la mission essentielle de l’ANEP, chargée de réguler la distribution de la publicité publique en Algérie.

🟢 À LIRE AUSSI : 25 accusés devant la justice pour lourde affaire de corruption qui concerne le groupe IMETAL

Retour sur l’enquête préliminaire : Des mises en détention provisoire et sous contrôle judiciaire

En mars 2023, le Conseil judiciaire d’Alger avait annoncé l’ouverture d’une information judiciaire sur la gestion de l’ANEP. Le juge d’instruction avait alors ordonné le placement en détention provisoire de plusieurs responsables, dont les anciens DG de l’agence, Jamal Kaouane et Amine Chiker. Parallèlement, cinq autres accusés avaient été placés sous contrôle judiciaire.

Dans le même cadre, l’ex-ministre de la Communication sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika, Hamid Grine, avait également été placé sous contrôle judiciaire après un premier examen du dossier par les services de la sécurité intérieure.

🟢 À LIRE AUSSI : Plus de 100 000 euros saisis à l’aéroport d’Alger

Comparaison avec l’affaire « ANEP 1 » : Un précédent judiciaire dans la gestion de l’agence

Ce procès, parfois qualifié dans la presse comme le dossier “ANEP 2”, intervient quelques mois seulement après un autre jugement impliquant l’agence. Dans ce premier volet, “ANEP 1”, l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, Abdelkader Khamri, également ancien directeur de l’ANEP, avait été condamné à des peines allant de la relaxe à huit ans de prison ferme.

Cette nouvelle étape judiciaire devrait lever le voile sur l’ampleur des pratiques frauduleuses au sein de l’ANEP, structure centrale dans la gestion de la publicité publique en Algérie. Elle s’inscrit dans le cadre de la lutte anticorruption lancée ces dernières années, qui a déjà conduit à de nombreux procès d’anciens hauts responsables politiques et économiques.

🟢 À LIRE AUSSI : Ils se faisaient passer pour de hauts cadres de l’État : 7 imposteurs devant la justice à Alger