Le procès en appel de l’affaire Algérie Télécom, qui devait se tenir jeudi dernier à la cour d’Alger sous forme d’audience spéciale, a été finalement reporté au 20 novembre prochain en raison de l’absence de l’avocat français de l’homme d’affaires Majdoub Chani, de quelques témoins et de la traductrice des Chinois.
Le magistrat en charge de ce dossier a tenu à préciser lors du prononcé de la décision du renvoi que ce délai donné à la défense sera le dernier.
Le 20 novembre, ajoute-t-il, ce procès se tiendra en séance ordinaire. Jeudi dernier, aucune réponse donc n’a été donnée à la demande incessante du collectif d’avocats de convoquer en tant que témoin Fermine Dominique, l’employé de la banque Natixis basée au Luxembourg.
La défense avait également réclamé la reproduction du procès-verbal de l’audition de Fermine Dominique par la Police judiciaire luxembourgeoise en octobre 2011 dans lequel il raconte ses différentes rencontres avec Boukhari et le comment de l’ouverture des comptes offshore.
Dans ce même procès-verbal d’audition, Fermine aurait déclaré que “Chani ne connaissait pas Boukhari”. Il faut savoir que cette affaire a éclaté à l’occasion de l’instruction entamée dans le cadre du dossier de l’autoroute Est-Ouest, suite à une commission rogatoire internationale ayant conduit le juge d’instruction de la 9e chambre près du pôle judiciaire de Sidi-M’hamed au Luxembourg. Selon le dossier judiciaire, Mohamed Boukhari, ancien cadre dirigeant d’Algérie Télécom, et l’homme d’affaires Chani Majdoub auraient perçu des pots-de-vin pour avoir facilité la conclusion de transactions douteuses (en matière de télécom-communications et d’Internet) entre Algérie Télécom et les deux sociétés chinoises, ZTE Algérie et Huawei Algérie.
Plus précisément, les sociétés chinoises sus-citées auraient versé en contrepartie de ces transactions avec Algérie Télécom des “commissions” au profit de deux sociétés de consulting appartenant à Boukhari et Chani dans des comptes
offshore ouverts au Luxembourg.
La défense pense qu’il est préjudiciable de plaider cette affaire, sans la présence de témoins-clés, car c’est sur la base de leurs déclarations et sans preuves, que les deux accusés ont été inculpés.
Chani et Boukhari ont été condamnés en première instance à 18 ans de prison et à s’acquitter d’une amende de 5 millions de dinars chacun pour corruption au détriment d’Algérie Télécom. Le tribunal de Sidi-M’hamed avait également décidé de saisir les biens de Mohamed Boukhari, au Luxembourg, ainsi que ses comptes bancaires.
Trois cadres des sociétés chinoises ZTE-Algérie et Huawei-Algérie avaient été, en outre, condamnés à dix ans de prison ferme par défaut pour “trafic d’influence”. Des mandats d’arrêt internationaux ont été lancés contre eux.
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