Affaire Algérie Télécom Annaba-Algérie – Dix-huit millions de dinars, tel est le montant du préjudice financier causé à Mobilis du fait de la vente illicite de 100 lignes téléphoniques sur la base de dossiers fictifs mis au jour par une enquête effectuée par les services de sécurité. Ces investigations ont été déclenchées suite à des lettres anonymes envoyées à différentes institutions et qui faisaient état d’anomalies concernant l’attribution de cartes SIM 061.
C’est au niveau de l’agence Actel située à l’avant-port d’Annaba que les enquêteurs ont découvert lesdites anomalies en épluchant tous les dossiers mis à leur disposition par la direction régionale qui a grandement contribué à cette opération «mains propres». En examinant les pièces administratives concernant les abonnés, les inspecteurs ont pu établir, en effet, que les déclarations sur l’honneur faites par les supposés abonnés sont toutes écrites de la même main. De là, on s’intéressa aux photocopies des cartes d’identité et autres documents.
On découvrit que les personnes supposées être abonnées ne l’étaient pas véritablement puisque cela a été fait à leur insu. D’autres dossiers sont établis aux noms de personnes décédées.
Poussant leurs investigations plus loin, les enquêteurs ont réussi à identifier un complice, employé de l’APC de Annaba qui fournissait les faux documents à verser aux dossiers d’abonnement.
Les cartes SIM étaient ainsi vendues à des individus à des prix très élevés pour leur permettre de téléphoner gratuitement à qui ils voulaient sans pour autant en payer les factures, étant assurés qu’ils ne seraient pas inquiétés puisque tout ce qui les concerne est faux.
Il sera donc très difficile de démasquer ces faux abonnés même si l’on a recours au relevé des communications faites au moment où ces puces étaient actives. Il faudrait dans ce cas établir les relations entre les correspondants et situer les liens entre ces personnes et ensuite spéculer sur l’identité de ces vrais-faux abonnés.
Un travail fastidieux qui nécessite beaucoup de temps et des moyens colossaux. Le dossier transmis à la justice cite 13 accusés pour faux et usage de faux et dilapidation des deniers publics, de hauts cadres, dont l’ex-directeur général d’Algérie Télécom, le directeur d’Actel de l’avant-port, le directeur commercial, ainsi que des chefs de service et un employé de l’APC d’Annaba.