Affaire Algérie-Cameroun ,Eto’o risque une lourde sanction

Affaire Algérie-Cameroun ,Eto’o risque une lourde sanction
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L’affaire de l’annulation du match Algérie-Cameroun prévu le 15 novembre dernier n’est pas totalement close. Au moment où l’Algérie porte cette affaire devant les tribunaux, le Cameroun s’active pour assurer ses droits, mais aussi pour se faire respecter.

Il faut dire que la sortie inattendue des Lions indomptables à Marrakech a causé beaucoup de dégâts à la FAF notamment mais aussi à la Fédération camerounaise de football, qui s’est retrouvée dans une situation confuse, devant les caprices d’Eto’o et consorts. Iya, le président de la Fecafoot, a fait en sorte de régler le problème en envoyant l’argent réclamé au début par les joueurs, mais, finalement, tout le monde a compris que ce n’était qu’un stratagème monté de toutes pièces par les Lions afin de fuir leurs responsabilités, ce qui a mis les responsables du football au Cameroun dans tous leurs états.



Eto’o et Enoh pointés du doigt

Ainsi, pour remettre de l’ordre dans la maison, la Fédération camerounaise de football a décidé de sévir, elle a convoqué deux joueurs, à savoir la star, Samuel Eto’o fils et Eyong Takang Enoh pour s’expliquer devant une commission de discipline constituée pour la circonstance. Le rendez-vous est fixé au 12 décembre prochain, les deux joueurs, qui seraient les syndicalistes ayant provoqué l’annulation du match via le mouvement de contestation des joueurs, devront s’expliquer, car on ne digère toujours pas leur sortie, on prévoit même de lourdes sanctions à leur encontre.

La sanction : du blâme à la radiation à vie

Après s’être assuré que ces deux éléments sont bel et bien les instigateurs de l’annulation programmée du match face aux Verts, Mohamed Iya, le patron du foot camerounais, a décidé donc d’auditionner les «coupables». Après cette séance, des sanctions vont tomber. D’après nos sources camerounaises, elles varieront entre le simple blâme, la suspension de 5 à 10 matches et la radiation à vie, la sanction suprême selon les règlements de la Fecafoot. Mais, vu l’importance de tels joueurs, on parle déjà d’un blâme ou de 5 matchs de suspension au maximum. Alex Song, le joueur d’Arsenal, a déjà vérifié cela à ses dépens, puisqu’il a déjà écopé d’un blâme à cause d’une simple absence.

La Fecafoot veut soigner son image en sanctionnant Eto’o

Le Cameroun, à travers l’histoire, est connu pour les stars qu’il a enfantées dans le monde du football. Roger Milla, Joseph-Antoine Bell, Omam-Biyik, pour ne citer que ceux-là, ont écrit de belles pages dans le livre d’or du football de ce pays. Eto’o en fait partie certes, mais la Fédération camerounaise ne veut pas céder à ses caprices, car elle a une image à défendre, celle de tout un peuple et celle d’un pays de football. C’est pour cela qu’elle projette d’aller loin avec les perturbateurs, elle veut donner l’exemple pour les autres pros et, surtout, soigner son image ternie par l’annulation du dernier match. Pour elle, il n’y a pas mille façons de le faire : sévir contre celui dont le nom a, de tous temps, figuré parmi les meilleurs éléments retenus chaque année par France Football pour le Ballon d’or.

La FIFA pourrait prendre le relais

Une fois la suspension prononcée, Eto’o et son copain pourraient faire face à la grogne de la FIFA. Cette dernière ne laisse souvent pas passer de tels cas disciplinaires et pourrait frapper fort. Ainsi, à cause de la menace de la FIFA, la Fecafoot se contentera du minimum, mais, pour elle, ce sera un avertissement, le dernier, avant de frapper fort au prochain écart.

M. A.

Augustine Simo (ex-international) : «C’est lui le fautif, il doit assumer»

Dans une interview accordée à notre confrère Smaïl Berrahaïl de la Radio internationale, l’ancien joueur du Cameroun, Augustine Simo, est longuement revenu sur le boycott des Lions indomptables pour le match de l’Algérie qui était prévu le 15 novembre dernier. Augustine a aussi parlé du rôle que devait jouer Samuel Eto’o dans cette affaire et surtout des retombées de cette histoire dans le futur pour l’équipe nationale et même pour certains joueurs.

– Le football camerounais traverse une crise sans précédent. Comment l’expliquez-vous ?

– Tout a commencé après notre élimination de la Coupe d’Afrique des nations 2012. Comme vous devez le savoir, c’est une nouvelle génération. Il y a beaucoup de joueurs nouveaux dans le groupe qui jouent pour la plupart en Europe. A mon avis, ils n’ont pas eu le temps de bien se connaître et d’évoluer ensemble le temps qu’il faut pour pouvoir gérer ce genre de crise.

– Le Cameroun a toujours été présent lors des grandes compétitions, et depuis un an, vous n’avez presque rien gagné…

– Cette équipe est en reconstruction. Il faut deux ou trois ans pour construire une bonne équipe compétitive capable de gagner des titres. Le Ghana a travaillé pendant des années pour arriver à ce niveau-là. C’est l’exemple à suivre pour tous les pays africains. On l’avait fait il y a quelques années. On a gagné l’équipe de 2000 et de 2002. On doit refaire la même chose avec cette génération pour pouvoir espérer une équipe comme celle de cette époque-là.

– Mais votre équipe renferme des stars comme Eto’o, Song, Cameni…

– Avoir des stars ne veut rien dire. Il ne suffit pas d’avoir de bons joueurs pour obtenir une bonne équipe.

– Vous qui étiez un ancien Lion, pensez-vous qu’Eto’o a bien fait son travail lors de cette crise née à Marrakech ?

– Le capitaine doit être un leader. Il doit aussi donner les bons conseils aux autres joueurs. Le capitaine doit être autoritaire et respecté par tout le monde. Il joue le rôle d’intermédiaire entre les joueurs et les dirigeants. S’il y a des problèmes dans le groupe, c’est lui qui est appelé à les transmettre à la direction, et si la direction veut transmettre un message aux joueurs, c’est via le capitaine qu’elle le fait. S’il ne fait pas ça, c’est que ce n’est pas un bon capitaine. S’il n’a pas le pouvoir de le faire, c’est qu’on s’est trompés dans le choix du capitaine. Eto’o est un bon capitaine sur le terrain, mais est-ce un bon capitaine dans les vestiaires ? Reste à savoir…

– Si vous étiez à la place d’Eto’o, qu’auriez-vous fait à Marrakech ?

– J’essayerai de discuter avec la direction pour pouvoir régler ce problème et surtout jouer le match face à Algérie. On pouvait bien jouer ce match et régler nos problèmes après…

– En parlant de cette affaire, dites-nous franchement ce que vous pensez de cette décision de boycotter le match et d’impliquer tout un pays dans les affaires internes des Lions indomptables ?

– Il faut dire qu’on était tous surpris de voir ce match annulé. C’est très rare qu’une équipe nationale décide de boycotter un match programmé à l’avance. Pour ce cas-là, je ne suis pas au courant de tous les détails, donc, je ne peux vous répondre à cette question. Néanmoins, je dois dire que je regrette que ce match n’ait pas eu lieu.

– Eto’o a été convoqué par la Fecafoot pour passer devant le conseil de discipline, pourquoi ?

– Pour expliquer justement ce boycott du match face à l’Algérie et les raisons qui ont été derrière. On ne peut pas convoquer 25 joueurs pour s’expliquer. Alors, on fait appel au capitaine ou aux cadres de l’équipe. Il est clair que dans cette affaire, c’est Eto’o le responsable, il était le capitaine.

– Que risque Eto’o, d’après vous ?

– Je ne sais pas ce qu’il risque de la part de la fédération camerounaise, mais ce que je sais par contre, c’est que ce joueur va perdre des points dans la course pour le Ballon d’or. A mon avis, ça aura un poids considérable dans le choix final.

– A ce point ?

– C’est cela être capitaine. Il faut assumer les responsabilités et les choix qu’on prend. Lorsque l’équipe de France a vécu la crise en Coupe du monde 2010, qui a été désigné responsable ? C’est le capitaine… C’est sur la tête de Patrice Evra que tout est tombé. J’ai peur qu’Eto’o vive la même chose.