Le tribunal du pôle pénal économique et financier de Sidi M’hamed a rendu, ce mardi, un verdict très attendu dans une vaste affaire de corruption impliquant l’entreprise publique de production de tuyaux Alfapipe. Pas moins de 22 personnes, dont d’anciens cadres dirigeants et des responsables de marchés publics, étaient poursuivies pour des faits graves ayant causé d’importants préjudices à l’État.
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Les faits reprochés concernent la conclusion de marchés publics dans des conditions illégales, entraînant des pertes estimées à plusieurs milliards de dinars pour le Trésor public. Selon l’acte d’accusation, les anciens responsables de l’entreprise ont usé de leur position pour accorder des avantages injustifiés à certaines sociétés, notamment la firme étrangère Primex Steel Trading GmbH, en violation des règles de la commande publique.
Corruption chez Alfapipe : jusqu’à 6 ans de prison ferme prononcés
Le tribunal a prononcé des peines allant de l’acquittement à six ans de prison ferme. Parmi les condamnés figurent sept accusés placés sous mandat de dépôt durant l’instruction, ainsi que plusieurs ex-dirigeants, comme le directeur adjoint de l’unité d’Annaba, le président de la commission des marchés, et le directeur financier de l’époque.
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La société Primex Steel Trading GmbH a également été sanctionnée. Elle devra verser une amende de 32 millions de dinars. D’autre part, la justice a ordonné la levée du gel sur certains biens, dont une maison située à Tizi Ouzou appartenant à un accusé, et une voiture saisie auprès d’une autre mise en cause. En revanche, pour les personnes condamnées, la confiscation de leurs comptes bancaires et de leurs biens a été décidée.
Des milliards détournés, des peines tombent : l’affaire Alfapipe secoue l’industrie
Le tribunal a aussi exigé des indemnisations : un million de dinars au profit du Trésor public, et 500 000 dinars à verser à Alfapipe, en réparation du préjudice subi par l’entreprise.
L’enquête avait été menée par le juge d’instruction du 4e cabinet du pôle spécialisé. Les chefs d’inculpation sont nombreux et lourds : abus de fonction, dilapidation volontaire de fonds publics, attribution d’avantages indus, incitation de fonctionnaires à l’abus d’influence, blanchiment d’argent et falsification de documents commerciaux.
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Ce procès illustre une nouvelle fois la détermination des autorités judiciaires à lutter contre la corruption au sein des entreprises publiques. Il envoie un signal clair sur les conséquences pénales de la mauvaise gestion, du favoritisme et de la fraude, qui continuent de nuire à l’économie nationale.