Une audience «exceptionnelle», d’un procès qualifié de «particulier» se tiendra aujourd’hui au niveau de la cour d’Alger. Il s’agit du procès en appel opposant la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) à la société Algerian Business Multimedia (ABM).
Prévu pour le 10 décembre dernier, le procès a été reporté sur décision du président de la troisième chambre criminelle près la cour d’Alger, après la requête introduite par les avocats de la défense. Ces derniers ont exigé la présence de «quelques témoins» considérés comme des «éléments clés», pour «faire toute la lumière sur cette affaire »
. Pour rappel, lors du premier procès de cette affaire qui s’est tenu en octobre dernier au niveau du tribunal correctionnel de Sidi M’hamed (Alger) les mis en cause au nombre de vingt-cinq dont l’ex-chef de l’unité aérienne de la Direction générale de la Sûreté nationale, Oultache Chouaib, ont été lourdement condamnés pour les chefs d’inculpation de «conclusion de marchés douteux» et «passation de marchés publics en violation de la législation» dans l’achat d’équipements informatiques auprès de la société privée ABM. Les vingt-cinq inculpés, dont dix-neuf fonctionnaires de police, ont été condamnés à des peines de prison ferme par le tribunal de première instance de Sidi M’hamed. Il est à rappeler que sur les vingt-cinq inculpés, seuls trois ont été relaxés dont Djamila L., exerçant au niveau de la Direction générale de la Sûreté nationale. Le principal accusé, en l’occurrence Chouaïb Oultache, a été condamné à sept ans de prison, son gendre, Toufik Sator, DG adjoint d’ABM, et le DG de cette société d’informatique Antri-Bouzar ont été condamnés à six ans de prison.
Une peine de sept ans a été également prononcée à l’encontre du directeur adjoint de l’administration générale de la DGSN et cinq ans contre le directeur commercial d’ABM. Les autres accusés ont eu une peine allant de trois à cinq ans. Trois membres du bureau d’ordre de la Sûreté nationale ont été relaxés. Après donc trois renvois et un procès qui aura duré cinq jours, les peines retenues pour cette affaire sont proches de celles requis par le parquet à savoir, dix ans de prison pour l’ensemble des accusés. La lecture du verdict était entrecoupée d’exclamations et de sanglots des épouses et des enfants des condamnés. Lors de ce procès, l’accusation a laissé entendre que, «Oultache Chouaib a usé de son influence au sein de la commission d’évaluation technique des offres, où il siégeait, pour qu’elle choisisse la société ABM dans laquelle son gendre est actionnaire et également directeur général adjoint». Cet ex-cadre supérieur de la Sûreté nationale est poursuivi également dans l’affaire de l’assassinat le 25 février 2010 de l’ex-directeur général de la Sûreté nationale, Ali Tounsi. La date du procès de cette affaire n’a pas encore été fixée
A. B.