Affaire Abderraouf Arslane : l’appel de Mokrane Ait Larbi aux avocats

Affaire Abderraouf Arslane : l’appel de Mokrane Ait Larbi aux avocats

L’incarcération de l’avocat Abderraouf Arslane, placé en détention la semaine dernière, continue de susciter l’indignation et les dénonciations, notamment de la part de ses collègues, qui ne cessent d’apporter leur soutien.

Dans une déclaration publiée sur son Facebook, l’avocat et défenseur des droits de l’homme en Algérie Me Mokrane Ait Larbi a d’emblée affirmé que le placement sous mandat de dépôt de son collègue, confirmé mardi dernier par la chambre d’accusation près la cour de Tébessa, a été pour « aucune raison légale ».

« Notre collègue Abderraouf Arslane (Membre du collectif de défense des détenus du mouvement populaire du Hirak Ndlr) a été placé sous mandat de dépôt pour ses opinions et sans raison légale », a écrit l’avocat affirmant qu’avant cette affaire, « les autorités n’ont jamais osé incarcérer un avocat en raison de ses déclarations politiques ou ses opinions ».

D’ailleurs Me Ait Larbi rappelle que « l’avocat ne peut pas être emprisonné ni poursuivi en raison de ses déclarations et ses propos, d’autant que cela fait partie de ses tâches quotidiennes ». À ce propos, il explique que dans le cas où un avocat « transgresse ses prérogatives légales, il y a un conseil de discipline ».

« L’emprisonnement devient la règle et la liberté l’exception »

Précisant que « la justice n’a rien à voir dans ce domaine », le défenseur des droits de l’homme en Algérie a regretté qu’aujourd’hui, « l’emprisonnement devient la règle et la liberté l’exception ». L’incarcération de Me Abderraouf Arslane « pour ses opinions, laisse penser que les autorités politiques ont préparé une liste d’avocats actifs à mettre en prison », a-t-il mis en garde.

Ceci, pour lancer un appel à tous les avocats « au niveau national » afin « de boycotter toutes les séances à une date qui devra être déterminée par les organisations d’avocats, et cela, jusqu’à la remise en liberté de Abderraouf Arslane ».

Pour rappel, Me Abderraouf Arslane, membre du collectif de défense des détenus du mouvement populaire du Hirak, a été placé, le 26 mai dernier, sous mandat de dépôt avec trois autres hirakistes par le juge d’instruction du tribunal de Tebessa. Son mandat de dépôt a été confirmé mardi dernier.