Les scanners corporels, installés dans deux aéroports britanniques après la tentative d’attentat dans un avion Amsterdam-Detroit, pourraient enfreindre la législation sur la protection des droits de l’homme, a estimé mardi un organisme officiel britannique.
La Commission pour l’égalité et les droits de l’homme a relevé, dans une lettre adressée au gouvernement britannique, que les scanners corporels installés début février dans les aéroports d’Heathrow (Londres) et de Manchester pourraient empiéter sur le droit à l’intimité garanti par l’article 8 de la Convention européenne sur les droits de l’homme.
Les scanners corporels produisent une image très détaillée, jugée trop intrusive par nombre d’associations. «Bien que nous reconnaissions qu’il existe un objectif légitime pour cette violation de la vie privée (…), nous nous inquiétons grandement du fait que cette intrusion respecte ou non la loi», a écrit le président de la Commission, Trevor Phillips.
«Les politiques de sécurité nationale ont pour objectif de protéger nos existences et nos libertés, mais ce serait une défaite ultime si cette protection devait détruire nos autres libertés», a-t-il ajouté.
Selon la Commission, les scanners corporels – qui devraient être installés à terme dans tous les aéroports britanniques – pourraient également enfreindre la législation britannique contre les discriminations.
Elle a exprimé de «sérieux doutes» sur la légalité d’une telle généralisation.