Plus de 300 jeunes chômeurs de la commune de Sali, dans la daïra de Reggane, wilaya d’Adrar, observent un sit-in de protestation près de ksar Bahoupour pour dénoncer leur exclusion de recrutement au complexe gazier qui se trouve à quelques kilomètres. L’entrée au nouveau complexe gazier de Reggane Nord inauguré récemment par le chef de gouvernement Ahmed Ouyahia était toujours fermée.
La région d’Adrar est confrontée au problème de l’emploi. Le chômage touche tout le monde, indique le représentant des protestataires. Le complexe gazier a été réalisé par un investissement de 1,5 milliard de dollars, mais aucun impact économique n’a été ressenti par la population, «sauf la pollution et le bruit des engins», indiquent les jeunes en colère. Les jeunes protestataires bloquaient hier l’accès principal qui mène au complexe, paralysant toutes son activité.
Des ingénieurs et d’autres diplômés dans des spécialités pétrolières sont parmi les chômeurs. Les protestataires dénoncent le recrutement hors wilaya et des étrangers pour certaines tâches, malgré l’existence de milliers de jeunes à quelques mètres seulement du complexe, dans toutes les spécialités. Ils contestent également ce qu’ils qualifient de non-transparence dans le traitement des dossiers, l’absence d’affichage des postes vacants à la direction de l’ANEM. Ils réclament l’application stricte de la décision du Premier ministre concernant la priorité qui doit être donnée aux jeunes chômeurs de la wilaya. Un nombre important de sociétés pétrolières activent dans la wilaya d’Adrar, vu sa nouvelle vocation gazière et pétrolière, mais l’emploi dans ces sociétés a été toujours marqué par des «dépassements flagrants», selon les habitants de la région. On affirme que les entreprises ont des pistes d’atterrissage réservées et personne ne peut contrôler le flux des travailleurs recrutés.
La population ne connaît même pas le nombre des entreprises qui activent sur le territoire de la wilaya. Malgré la présence de multinationales, le taux de chômage reste élevé surtout pour les femmes diplômées d’université. Un dispositif de sécurité a été mis en place par les services de sécurité par crainte de débordement. Le maire de la commune de Sali s’est rendu sur les lieux afin de calmer les esprits et trouver un terrain d’entente avec les jeunes chômeurs.