Adolf Hitler est-il mort au Brésil en 1984 ?

Adolf Hitler est-il mort au Brésil en 1984 ?

Une universitaire brésilienne avance la thèse selon laquelle Adolph Hitler serait mort au Brésil en 1984, à l’âge de 95 ans. Mais la théorie (une de plus) d’une mort mise en scène en 1945, ne convainc pas François Delpla, historien et auteur d’une biographie du Führer.

30 avril 1945, les troupes soviétiques progressent dans Berlin. Les Nazis ont perdu la guerre. Adolf Hitler le sait et se tire une balle dans la tête, après avoir demandé que son corps soit brûlé. Voilà pour l’histoire officielle. Mais comme c’est souvent le cas pour les personnalités historiques ou les stars (coucou Elvis, Michael Jackson, Tupac…), certains n’y croient pas. Et le fait que le corps ait été brûlé alimente tous les fantasmes. Dernier exemple en date, la publication au Brésil d’une thèse rédigée par Simoni Renee Guerreiro Dias, relayée par le DailyMail. Elle y affirme que le Führer est décédé en 1984, à l’âge de 95 ans.

Un certain Adolf Leipzig

Pour étayer cette incroyable théorie, l’universitaire s’appuie sur plusieurs éléments. Premier d’entre eux : l’identité déclarée du vieil allemand décédé. Un certain Adolf Leipzig, soit le nom de la ville où est décédé Jean-Sebastien Bach, le compositeur préféré d’Hitler. Ce Leipzig serait l’homme de la photo, qui s’affiche au bras d’une femme noire nommée Cutinga.

La relation aurait eu pour but de brouiller les pistes. Autre élément troublant selon la thésarde, une religieuse polonaise aurait confié avoir reconnu Hitler lors d’une hospitalisation à Cuiaba, au début des années 80. La sœur aurait été forcée au silence par sa supérieure, ayant reçu des ordres du Vatican. Voilà pour la thèse du complot, que la Brésilienne voudrait éclaircir avec des tests ADN sur le corps du mystérieux Adolf Leipzig.

Un dossier « solide »

En attendant ces résultats, metronews a soumis cette thèse à François Delpla, historien, auteur de la biographie Hitler (édition Grand West). Qui n’est pas du tout étonné : « Il existe des centaines d’articles relayant ce genre de thèse. Nous ne sommes encore qu’au début de l’analyse historique du nazisme. Et c’est un objet tellement énorme, tellement fascinant, tellement politiquement sensible qu’il est normal qu’il suscite des fantasmes ». Pour répondre sur le fond, l’historien rappelle d’abord qu’il croit au « solide » dossier sur la mort d’Hitler et souligne « les nombreux témoignages convergents, qu’ils soient occidentaux ou soviétiques ».

« Il était suicidaire »

L’autre argument qui vient à l’esprit de l’historien, c’est la crédibilité d’un suicide pour la personnalité d’Hitler. « Il était suicidaire. Il se voulait prophète et croyait que la Providence lui avait donné le rôle de sauver l’Allemagne. Il a cru mourir en martyr quand on lui a tiré dessus lors du putsch de Munich en novembre 1923. De plus, pendant toute son action, à plusieurs reprises quand il sentait que ça pouvait échouer, il parlait de se tirer une balle. Son suicide, à Berlin, devant les Soviétiques, est aussi un moyen pour lui d’envoyer un message : ‘Je me supprime pour ne pas subir la soviétisation de l’Allemagne et appeler au combat contre le communisme’ ».

« La folie d’Hitler »

Dernier argument de François Delpla : ce qu’il appelle « la folie d’Hitler ». « Contrairement aux antisémites historiquement antérieurs, Adolf Hitler voulait tuer tous les Juifs. Jusqu’au dernier. C’est une chose qu’aucun antisémite avant lui n’avait fantasmé. La meilleure preuve de la mort d’Hitler, c’est la disparition de cette folie ».