Admis à 5ème à Blida: Sid Ahmed Ghezal, un modèle de réussite en dépit de son autisme

Admis à 5ème à Blida: Sid Ahmed Ghezal, un modèle de réussite en dépit de son autisme

BLIDA – Sid Ahmed Ghezal est un enfant autiste de la wilaya de Blida, qui vient de décrocher, haut la main, l’examen de 5ème pour l’année scolaire 2017/2018, constituant ainsi un modèle à suivre pour ses pairs, au vue de son état de santé, qui aurait pu anéantir son avenir scolaire, n’était- ce la détermination farouche de ses parents à voir en lui un « enfant comme les autres ».

Cette persévérance à vouloir « coûte que coûte » faire de leur enfant un modèle de réussite digne d’être suivi, a valu à cet enfant autiste, souffrant, également, de bégaiement et de quelques troubles du comportement, actuellement en cours de « traitement », d’obtenir la note honorable de 7,90 à l’examen de 5eme. Une performance fortement saluée par le staff médical et pédagogique de son école.

Encore plus, Sid Ahmed a été honoré récemment, par l’association des malades autistes, à la faveur de la cérémonie de clôture de ses activités pour cette année scolaire, dans une démarche visant, selon ses responsables, a démontrer » aux parents d’enfants autistes, qu’ils « sont capables de réaliser l’exploit de la famille Ghazal », et de « pousser leurs enfants à sortir de leur isolement et à laisser s’ exprimer leurs talents et dons ».

M. Smail Ghazal, père de l’enfant, a souligné dans une déclaration à l’APS les multiples contraintes rencontrées par Sid Ahmed au début de son parcours scolaire.

Durant sa première année primaire, le staff administratif et pédagogique de son école a fait une collecte de signatures en vue d’obliger ses parents à le mettre dans une « classe spéciale, destinée aux enfants aux besoins spécifiques ».

Mais ces derniers (parents), qui se refusaient à voir en leur enfant une personne aux besoins spécifiques, ne se sont pas laissé faire. Ils firent des pieds et des mains en vue de l’inscrire dans un autre établissement, l’école primaire « Randja Ahmed », dont le staff pédagogique se montra disposé à les soutenir.

. Ghazal a tenu, par ailleurs, à expliquer que s’il est vrai que les enfants relevant de cette catégorie (autistes) sont sujets à un trouble dans leur relation et leur comportement vis-à-vis des autres et de la société en général, il n’en demeure pas moins qu’ils sont souvent dotés de capacités mentales extraordinaires.

Il a cité pour preuve la capacité de son fils Sid Ahmed à se remémorer de nombreuses dates avec l’événement correspondant, outre son intelligence et sa forte sensibilité, qui font de lui un enfant affectionné par toutes les personnes qui l’entourent, a-t-il affirmé.

Smail a, aussi, souligner le rôle « essentiel » de l’association des malades autistes dans la bonne prise en charge de son fils, au plan médical et psychique, mais aussi en terme des « facilitations en tous genres qu’elle a réussi à mettre à notre disposition ».

« Notre jeune association a pour objectif principal d’assurer un accompagnement aux parents d’enfants autistes, afin qu’ils puissent s’intégrer socialement » a indiqué, à l’APS, son président Rachid Rehal.

Il a signalé la mobilisation, au titre de cet objectif, d’un groupe de psychologues, outre l’organisation au profit de ces enfants d’activités multiples, dont sportives, grâce à des conventions liant l’association avec nombre d’organismes publics et privés.

« Nous œuvrons surtout en vue d’atténuer la souffrance (psychologique) des parents, qui se trouvent encore nombreux à ne pas accepter la situation de leur enfant », a souligné M. Rehal, appelant, à ce propos, les parents à l’impératif de jouer pleinement leur rôle, une fois la maladie diagnostiquée, dans le « but de dépasser le trouble ressenti et de faciliter l’intégration sociale de leur enfant », a –t-il soutenu.

Ce spécialiste a, également, plaidé pour une nécessaire intégration des enfants autistes dans des classes « normales », en vue de leur permettre de développer leurs capacités intrinsèques, « car les confiner avec des personnes aux besoins spécifiques ne fera que les régresser », a-t-il assuré.

S’il est vrai que l’Etat a garanti tout les moyens susceptibles d’aider à la bonne prise en charge des enfants autistes, en leur affectant des classes pédagogiques spéciales, il n’en demeure pas moins, selon M. Rehal, que ce type de classes, dont il en existe 15 à l’échelle de Blida, « n’ont donné à ce jour aucun résultat positif notable », a-t-il estimé.

Et pour cause, a-t-il ajouté à titre explicatif, « l’autisme n’est ni une maladie mentale, ni un handicap ».

« L’enfant autiste souffre de troubles neurologiques et complexes, qui affectent les fonctions du cerveau et sont à l’origine de difficultés de la communication et des rapports sociaux, et le fait de le mettre avec des handicapés n’arrangera en rien sa situation », a encore, soutenu M. Rehal.

L’association des autistes de Blida prend actuellement en charge prés de 120 adhérents, âgés entre 3 et 21 ans, avec qui elle travaille tout au long de l’année, « mais avec des moyens forts limités », a-t-il déploré, par ailleurs, exprimant son souhait de « bénéficier d’un siège afin de leur assurer la meilleur prise en charge possible ».

Il n’en demeure pas moins que les parents peuvent faire toute la différence dans la prise en charge de ce type d’atteinte, comme c’est le cas avec Sid Ahmed, qui en s’adossant confortablement au fauteuil du directeur régional, a déclaré à l’APS « quand je serai grand je voudrais devenir un haut cadre de l’Etat ».