La donne est en fait plus profonde que l’absentéisme. Car à ce dernier s’ajoute qui est plus grave par ces certificats de complaisance que se débrouillent cadres et agents d’exécution chez le toubib du centre de santé du coin par exemple, outre l’irrespect des horaires et tout ce qui s’y apparente. Ce qui interprète d’abord une question d’éducation voire de culture, ensuite, l’autre manque de contrôle qui aggrave le phénomène à travers les collectivités tout comme beaucoup d’administrations. Sujet qui renseigne pour sa part sur la complaisance du travailleur Algérien qui, tout comme celle de son chef, a un sacré problème et avec le temps et avec la valeur du travail, depuis que le monde n’appartient plus à ceux qui se lèvent tôt, contrairement au temps où les manuels recelaient encore de la fable de Jean de la Fontaine à propos du « Le laboureur et ses enfants ». Ne rien faire, ne fournir aucun effort, car autour de soi, il y a des gens qui se sont enrichis sans trop se remuer, est devenu une philosophie nationale chez des milliers d’agents. L’absentéisme, le retard, c’est devenu la règle : le culte du travail si cher à notre religion sombre dans le mépris. A cette culture négationniste s’ajoute surtout l’absence de contrôle. Comme dans les mairies, à l’ombre de la fin des mandats des maires : voir des employés de services publics qui rentrent très en retard le matin et qui sortent à midi pour déjeuner et revenir le plus tard possible avant de sortir à leur guise, qui conversent au téléphone en plein travail, qui sortent pour faire leurs emplettes, qui ramènent souvent leurs enfants pour le cas des femmes ; en sont autant de scènes que le citoyen remarque chaque jour que Dieu fait dans nos administrations et nos collectivités. Puis, il y a aussi les fêtes familiales, les fêtes nationales, le Ramadhan, le pèlerinage, le retour d’un membre de la famille ou de parent de l’étranger, les transports et mille et une fallacieuses causes, sont toutes les excuses prolongent le farniente. Beaucoup de justificatifs fallacieux que l’on entend partout du genre : « Laisse après le week-end », « Laisse après les vacances », « Laisse après le Ramadhan », « Laisse après l’été », « Laisse après l’hiver », « Laisse après le mariage », « laisse après le vote », « Laisse après les 40 jours », comme il a été rétorqué une fois à l’auteur en raison de l’absence d’une dame sortie en congé de maternité sans pour autant être remplacée. C’est à se demander qui respecte ses huit heures de travail, qui travaille une semaine de travail, qui accomplit un mois de travail réel ? Même les systèmes de pointage sont inefficaces quand ils sont opérants : on pointe et cinq minutes après on quitte son lieu de travail, pour un café, et revenir ensuite pour le prochain pointage. Dans plusieurs communes et daïras mitoyennes à des cafés, il est plus facile de tomber sur son vis-vis-à-vis de l’administration autour d’une table sur la te la terrasse que dans son bureau. Le plus beau en nos temps de gadgets technologiques, est aussi de voir certains responsables qui pilotent leurs bureaux de l’extérieur au moyen du téléphone mobile. Et parfois, c’est carrément la souscription à l’option du renvoi.
Si dans tous les secteurs, la dernière quinzaine du mois d’Août est souvent synonyme de reprise de travail pour la majorité des travailleurs ; une petite virée à travers les dédales des collectivités et les arènes des administrations publiques, traduit encore un climat de vacuité à la lumière de l’absentéisme qui se porte décidément à merveille ! La preuve ? Dans plusieurs communes, daïras et directions mitoyennes à des cafés, il est plus facile de tomber sur son vis-vis-à-vis de l’administration autour d’une table sur la terrasse que dans son bureau !
Ilies Benabdeslam