Adjoints d’éducation, Reprise de la protestation

Adjoints d’éducation, Reprise de la protestation

Après une trêve de huit mois, les adjoints d’éducation, reviennent une nouvelle fois à la charge, en menaçant de reprendre la protestation dans les prochains jours, mais avant de passer à l’action, ils préfèrent interpeller d’abord le président de la République.

La Coordination nationale des adjoints d’éducation nationale affiliée à la SNTE (Syndicat national des travailleurs de l’éducation) monte au créneau une nouvelle fois dénonçant l’opacité totale qui entoure son dossier. «Nous allons organiser des sit-in devant le ministère de tutelle dans les prochains jours.

Nous avons opté d’abord pour une réunion avec le directeur de la gestion des ressources humaines au niveau du ministère, le 3 décembre», affirme le secrétaire général de la coordination des adjoints d’éducation, Fartaki Mourad. Cette décision a été prise samedi dernier par le conseil national du syndicat à l’issue de sa réunion extraordinaire tenue à Alger, pour débattre de la suite à donner à leur action de revendication.

Le recours à des actions de protestation, explique-t-il, est intervenu suite à la rupture, sans raison valable, des négociations avec le ministère de l’Education. Il dénonce la tergiversation de la tutelle quant à la prise en charge effective de leurs doléances.

Cependant, avant que la coordination ne fixe une date, elle a préféré s’adresser, à travers une lettre ouverte, au président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Une copie sera remise au premier responsable du secteur et une autre au ministère de l’Intérieur.

Parent pauvre du secteur de l’Education, comme le qualifie son coordinateur, les adjoints d’éducation ne cessent depuis cinq ans, date de la création de cette entité, de revendiquer leurs droits. Le cheval de bataille de cette organisation syndicale est le rejet catégorique du nouveau statut particulier contenant une classification injuste de ce corps, qui semble ne pas trouver un écho favorable auprès du ministère de tutelle.

Le nouveau statut particulier a supprimé le droit à la promotion au poste de surveillant général, ce qui condamne 80% des adjoints d’éducation à rester dans la même catégorie, durant toute leur carrière, dénonce le syndicaliste. «Nous avons été les plus lésés par ce statut particulier qui a prévu une série de mesures ayant comme répercussion directe la marginalisation de ce corps», affirme-t-il.

«Toutes les réunions avec les responsables du ministère de l’Education se sont avérées stériles, car tous les accords conclus à ce jour, notamment la régularisation de la promotion au poste de superviseur, n’ont pas été concrétisés sur le terrain», explique Fartaki Mourad, lors d’une conférence qu’il a animée au siège du SNTE. Le conférencier indiquera que le nombre de postes des superviseurs ouverts dans certaines wilayas ne dépasse pas la trentaine, alors qu’ils sont un millier à attendre depuis longtemps cette promotion !

Déçu par les promesses de la tutelle, restées «lettre morte», selon les appréciations du syndicaliste qui ajoute avec dépit que «la situation socioprofessionnelle des adjoints d’éducation n’a connu aucune évolution positive ni amélioration, nous nous débattons dans les mêmes problèmes et ce, depuis des années. L’avenir de ce corps est altéré par l’absence d’opportunités de promotion à des grades supérieurs ou d’un plan de gestion de la carrière professionnelle requise». Dans ce contexte, des sit-in et rassemblements sont programmés dans les jours à venir devant le ministère de l’Education nationale, nous a appris Fartaki Mourad.

Aussi, les adjoints d’éducation interpellent le président de la République, le ministre de l’Intérieur afin de revoir et corriger le décret ministériel 12/240 portant statut de la corporation.

Par Louiza Ait Ramdane