«Je n’oublierai jamais cette histoire de dopage au Burkina» > «Je suis entraîneur adjoint de l’équipe réserve d’Amiens» > «Je veux réussir dans ma carrière d’entraîneur» >ç «Le NAHD restera toujours dans mon cœur»
L’ex-international algérien, Lakhdar Adjali, a débuté sa carrière de footballeur au NAHD avant d’aller embrasser une carrière professionnelle en France pour, ensuite, faire un passage en Suisse et en Angleterre. Il est retourné en Algérie en 2003 pour porter le maillot du RCK pendant une saison. Après avoir mis fin à sa carrière de footballeur, il a choisi d’embrasser la carrière d’entraîneur. Il occupe actuellement le poste d’entraîneur adjoint de l’équipe réserve d’Amiens.
En parallèle, Adjali suit des études à l’Université de Lille pour décrocher un diplôme de préparateur mental et psychologique. L’ex-joueur de Martigues, que nous avons joint hier par téléphone, a bien voulu nous parler de ses activités actuelles et de ses ambitions personnelles. Il a également bien voulu évoquer sa mésaventure avec l’EN lors de la CAN-1998 disputée au Burkina Faso pour une histoire de dopage qui n’a jamais été élucidée.
– Bonjour Adjali, c’est le journal Compétition…
– Bonjour, je suis à votre disposition, ça fait toujours plaisir de parler avec un journal algérien.
– On peut avoir de vos nouvelles ?
– C’est très gentil à vous d’avoir pensé à moi. Pour répondre à votre question, je suis actuellement entraîneur adjoint de l’équipe réserve d’Amiens où je suis chargé de la planification et de l’entraînement de l’équipe.
– Comment ça se passe pour vous ?
– Dieu merci, je suis en bonne santé, je fais mon travail convenablement au sein du staff technique de l’équipe réserve. En parallèle, je suis des études à l’Université de Lille pour obtenir un diplôme de préparateur mental et psychologique. Sincèrement, je suis ambitieux, car je veux aller loin dans ma carrière d’entraîneur.
– L’équipe d’Amiens est en train de réussir un bon parcours en Nationale ?
– Effectivement, l’équipe est bien partie pour réaliser la montée en Ligue deux, mais notre mission reste très difficile, car les matches qui restent dans le programme sont très difficiles. On ne doit, en aucun cas, rater l’accession, car ça risque d’avoir des conséquences désastreuses sur l’avenir du club.
– Peut-on avoir plus de précisions ?
– En effet, les collectivités locales ont beaucoup investi dans le domaine sportif pour avoir un club en Ligue deux, ce qui a engendré des dépenses énormes, ce qui fait qu’il est impératif pour nous de réussir l’accession, sinon le club va perdre son statut professionnel.
– Par rapport aux autres joueurs algériens, on vous a perdu de vue ?
– Je suis quelqu’un de réservé qui ne veut pas trop s’exprimer. En plus de ça, j’ai vécu quelques expériences malheureuses qui m’ont beaucoup marqué. Je préfère protéger ma famille et rester concentré sur mon travail, car je veux réussir dans mon nouveau challenge.
– On veut revenir, si vous le voulez bien, sur cette histoire de dopage dans laquelle vous étiez impliqué lors de la CAN-1998 disputée au Burkina Faso…
– Je me souviens très bien de cette histoire qui m’a fait beaucoup de mal, car je n’ai jamais pensé un jour que je serais victime d’une telle accusation grave.
– Pouvez-vous revenir sur les faits ?
– A l’époque, j’étais avec l’EN qui s’apprêtait à affronter la Guinée pour son premier match de la phase finale de la CAN-1998. Après l’échauffement, on a regagné les vestiaires pour entamer la rencontre, soudain, le médecin de l’équipe à l’époque, Amar Mehaden, a fait son apparition pour me dire que je ne pouvais jouer cette rencontre pour soi-disant une histoire de dopage.
– Comment avez-vous réagi à cet instant ?
– J’ai senti un coup de massue sur la tête, car, à cet instant-là, je n’ai pas réalisé ce qui m’arrivait.
– Que vous a dit le médecin de la sélection algérienne de l’époque ?
– Il m’a signifié que le médicament que j’avais pris, le Guronsan, était un produit dopant et, par conséquent, je ne pouvais participer à cette rencontre.
– Alors, qu’est-ce que c’est qui cette histoire de médicament ?
– En fait, ce médicament était à base de caféine et, d’ailleurs, j’avais l’habitude de le prendre en France, sans problème.
– Avez-vous essayé de comprendre cette situation ?
– Personne ne m’a donné des explications même pas le sélectionneur de l’époque Mehdaoui qui était, lui aussi, surpris, car il comptait beaucoup sur moi dans cette CAN.
– Avez-vous discuté avec le coach ?
– Il m’a simplement dit que c’était une décision du staff médical et, par conséquent, il était obligé de l’exécuter pour éviter une quelconque disqualification.
– On suppose que vous étiez complètement abattu ?
– Et comment ! Car je voulais tellement disputer cette Coupe d’Afrique des nations, mais le destin en a voulu autrement. En tout cas, cette histoire restera gravée dans ma mémoire, car ça m’a beaucoup affecté moralement. Mais dès mon retour en France, j’ai joué avec mon équipe de l’époque Martigues.
– Quelle était la réaction des dirigeants de Martigues à l’époque ?
– Ils étaient étonnés et choqués, car ils savaient très bien que j’étais un joueur propre et discipliné et, par conséquent, ils ne pouvaient croire à une telle histoire.
– Avec un peu de recul, pensez-vous que vous étiez victime d’un complot au Burkina Faso ?
– Je ne veux accuser personne, mais jusqu’à maintenant, je n’ai pas d’explication sur cette affaire qui restera à jamais comme une tache noire dans ma carrière.
– Mais après cette histoire, vous êtes revenu en sélection en 1999 ?
– C’est Ighil, le sélectionneur de l’époque, qui m’a convaincu de revenir en EN, car franchement dans ma tête, j’avais fait un trait sur la sélection. Mais par la suite, j’ai été écarté par Ighil pour des raisons que j’ignore.
– Vous vous souvenez de votre dernier match avec le maillot des Verts ?
– Oui, c’était en 1999 à Annaba contre la Libye pour le compte des éliminatoires de la CAN-2000 où d’ailleurs j’avais inscrit un but et nous avions battu la Libye sur le score de 3 à 1.
– Est-ce que vous en voulez à quelqu’un de précis ?
– Non, je n’en veux à personne, car tout de même j’ai passé de merveilleuses années avec la sélection algérienne.
– Suivez-vous l’actualité en Algérie ?
– J’ai toujours gardé le contact avec certains de mes ex-coéquipiers du NAHD comme Boudib et Mechta. Je suis également en contact avec Saïb Moussa. Je suis les performances de mon ancien club, le NAHD, qui, j’espère retrouvera la D1.
– Et concernant l’EN ?
– Je suis un fan des Verts, car la sélection nationale est quelque chose de sacré pour moi. J’ai vibré avec la sélection lors des éliminatoires de la Coupe du monde et surtout face à l’Egypte. J’étais vraiment aux anges quand la sélection algérienne a battu l’Egypte lors du match d’appui qui s’est déroulé au Soudan. Par ailleurs, je me suis révolté lorsque le bus de la sélection algérienne a été caillassé par les supporters égyptiens au Caire. J’ai même publié un communiqué dans la presse française pour dénoncer cette attaque qui a occasionné la blessure de trois joueurs de la sélection.
– Avez-vous suivi le dernier Algérie- Maroc ?
– Oui, j’ai suivi ce match qui a été très intense et très engagé. Je pense que la sélection algérienne a su faire la différence grâce à sa détermination. Les joueurs étaient volontaires et absolument héroïques. Je pense que cette victoire va relancer l’équipe pour la suite du parcours.
– Comment avez-vous apprécié la performance des Verts contre les Lions de l’Atlas ?
– Je pense que la sélection algérienne a fait un match plein malgré l’absence de plusieurs cadres de l’équipe. Benchikha a su mettre le dispositif qu’il fallait pour passer l’écueil marocain. Maintenant, il a largement le temps pour préparer son équipe pour le match retour prévu au Maroc. Avec le retour des blessés, je pense que la sélection algérienne sera plus costaude.
– Un mot pour conclure ?
– Je saisis cette occasion pour lancer un appel aux responsables de notre football pour leur dire qu’il y a des compétences algériennes partout dans le monde, il faut juste les exploiter pour servir le football algérien. Personnellement, je suis prêt à aider mon pays si la FAF me fait appel.