Adhésion de l’Algérie à l’OMC,Benbada s’accroche avec le PT

Adhésion de l’Algérie à l’OMC,Benbada s’accroche avec le PT

mustapha-benbada-2011.jpgDjelloul Djoudi, président du groupe parlementaire du PT

Le groupe parlementaire du PT dit rejeter «les propos hautains du ministre du Commerce» et interpelle le Premier ministre pour «interdire toute récidive de ce type de dérapage».

Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a eu un clash, hier à l’APN, avec le chef du groupe parlementaire du Parti des travailleurs (PT), à l’occasion des débats sur le projet de loi fixant les conditions d’exercice des activités commerciales.

Abordant la question relative à l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le ministre l’a qualifiée de «loghte» qui signifie «parlotte», ce qui n’était pas du goût du député, Djelloul Djoudi.

Ce dernier a interrompu le ministre en exprimant sa colère. M. Benbada explique que le terme n’a rien de péjoratif et que l’adhésion à l’OMC ne porte pas atteinte à la souveraineté nationale. Faisant allusion au PT, l’orateur a ajouté que les partis qui s’opposent à l’adhésion de l’Algérie à l’OMC sont de la même idéologie, communiste, qui n’a pas empêché les pays communistes comme la Chine et Cuba, d’adhérer à cette organisation. «Ces pays ont-ils perdu leur souveraineté? L’OMC n’est pas une organisation qui prive les pays de leur liberté et souveraineté (…). Elle n’est pas contraignante pour les pays qui y adhèrent car ils peuvent en sortir. Ce sont des règles du commerce international dont l’objectif est la transparence», a expliqué M.Benbada précisant que le danger qui guette les entreprises est celui de la concurrence.

Le ministre a ajouté que l’adhésion à l’OMC n’obligera pas l’Algérie à avoir des relations avec l’Etat hébreu. «On refuse même les produits des autres pays qui portent des inscription en langue héb-raïque», a-t-il encore souligné. A la fin de l’intervention du ministre, Djelloul Djoudi a demandé un point d’ordre. Mais le président de l’APN, Larbi Ould Khelifa a refusé. Le député insiste. «Que vous criez ou pas, c’est kif-kif», répond Ould Khelifa, précisant: «Si vous intervenez sur la gestion de la séance, allez-y, si c’est sur un autre sujet, non.» Djelloul Djoudi rétorque: «J’ai le droit de prendre la parole.» A ce moment, les députés du FLN frappent de la main sur les tables. Ould Khelifa reprend en s’adressant au député du PT: «Vous avez interrompu le ministre, ce qui est interdit par le règlement de l’APN.» Il ajoute: «Je remercie le ministre pour sa patience.» En marge de cette séance, Djelloul Djoudi a déploré «un grave dépassement» du ministre du Commerce qui a «violé la franchise parlementaire» et a regretté l’acte du président de l’APN.

Dans un communiqué rendu public dans l’après-midi d’hier, le groupe parlementaire du PT s’est indigné «des propos déplacés» tenus par le ministre. Ce groupe parlementaire dit rejeter énergiquement «les propos hautains du ministre du Commerce» et interpelle le Premier ministre «à interdire toute récidive de ce type de dérapage».