Adhésion de l’algérie à l’OMC: Un processus long et inextricable

Adhésion de l’algérie à l’OMC: Un processus long et inextricable

Plus de 25 ans après le dépôt par l’Algérie de sa première demande d’adhésion à l’Organisation mondiale du commerce, l’accession à cette organisation reste tributaire des négociations bilatérales et multilatérales et du bon vouloir des puissances économiques.Le processus d’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du

commerce (OMC) avance à pas de tortue. Après plus de 25 ans du dépôt de la première demande, l’accession à cette organisation reste tributaire des négociations bilatérales et multilatérales et du bon vouloir des puissances économiques. C’est ce qui se dégage, en effet, des résultats du 12e round des négociations multilatérales organisé la semaine dernière à Bruxelles. En marge de cette rencontre le ministre du Commerce a reconnu que des contraintes objectives, qui découlent de son statut de pays en développement, ralentissent ce processus d’adhésion. Une raison qui le pousse à inviter les États membres de l’OMC à «une meilleure compréhension et à un appui plus prononcé des membres du groupe de travail». «Cette interaction est indispensable pour l’Algérie pour

favoriser une accession rapide qui ne fera que consolider l’universalité du système commercial multilatéral», a-t-il soutenu. Certes, aux yeux du gouvernement, la décision (politique) de l’adhésion est tranchée, mais de nombreuses parties, politiques et économiques, ne cachent pas leurs craintes quant à des effets inattendus de cette adhésion.

Un processus qui s’éternise l’on évoque, pour convaincre les plus sceptiques, les premiers résultats de l’Accord d’association avec l’UE ou encore de ceux de la Zone arabe de libre échange. Mais en dépit de ces craintes, justifiées dans la conjoncture actuelle, l’intégration de l’économie algérienne au marché mondial reste une nécessité voire un impératif pour permettre à l’Algérie de tirer des bénéfices de cette organisation planétaire. Mais, il faudrait reconnaître tout de même, qu’il s’agit là d’un chantier colossal et inextricable. Un premier bilan fourni par le ministre du Commerce sur les procédures d’adhésion fait état de près d’une cinquantaine de textes législatifs et réglementaires qui ont été adoptés,

ou sont en cours d’élaboration ou de révision, en vue d’adapter le système uridique algérien aux normes mondiales et aux engagements internationaux de l’Algérie, dans le cadre du respect de ses principes et de ses valeurs. «Sur le plan multilatéral, nous avons fourni les réponses aux questions additionnelles des membres, un nouveau plan législatif révisé selon le nouveau canevas ainsi que les législations et les réglementations promulguées», a indiqué le ministre. À cela s’ajoute la contribution à la révision du projet de rapport du groupe de travail. Ces documents reflètent les réformes effectuées ou celles envisagées par l’Algérie dans le cadre de la mise en conformité de son régime de commerce avec les accords de l’OMC, a souligné le ministre lors du 12e round.

Pour les négociations bilatérales, l’Algérie a également présenté une offre tarifaire révisée ainsi qu’une offre révisée relative au commerce des services. Ces deux offres comportent des améliorations substantielles en matière d’accès aux marchés et serviront de base pour les négociations qui sont programmées du 1er au 4 avril 2014, a indiqué Benbada. Durant le 11e round, l’Algérie a pu bénéficier du soutien de 34 sur une quarantaine de pays membres du groupe de travail, dont le groupe asiatique, notamment la Chine, les groupes arabe et africain et des pays d’Amérique latine. La semaine dernière, l’Algérie a également tenu des négociations bilatérales avec l’Indonésie, les États-Unis, l’Équateur, l’Argentine, le Japon, le Salvador, l’Australie, la Corée du Sud, le Canada, la Nouvelle-Zélande ainsi que la Turquie.

Les puissances économiques compliquent davantage la tâche

Quant aux négociations bilatérales avec l’Union européenne (UE), selon le ministre du Commerce, elles seront menées à Bruxelles prochainement, en fonction de la date qui sera fixée d’un commun accord. À relever que l’UE et les États-Unis sont encore à l’origine de certains blocages qui ralentissent le processus. Sur ce point, le communiqué sanctionnant la deuxième session du dialogue stratégique algéro-américain, tenue à Alger, a affirmé en fait que les États-Unis «continueront d’encourager et de soutenir les efforts de l’Algérie pour adhérer à l’Organisation mondiale du commerce (OMC)». Quoi qu’il en soit, pour l’Algérie le temps presse et il faut accélérer le processus. Ce qui se vérifie dans les déclarations du ministre du Commerce à l’issue du 12e round. «Nous demeurons optimistes. Le groupe de travail a apprécié les avancées réalisées par l’Algérie dans son processus d’accession, ainsi que la qualité des documents présentés lors de ce round et qui ont servi de base pour les discussions», a-t-il déclaré, selon l’APS. «Ces positions positives nous encouragent beaucoup et nous sommes interpellés à déployer davantage d’efforts pour parachever ce processus. Le plus important maintenant est que toutes les délégations sont pour une accession rapide de l’Algérie», ajoute Benbada, lequel entend arrêter une feuille de route claire. «Nous avons clairement sollicité les pays membres à nous aider et à comprendre notre démarche et je crois que le planning que nous avons arrêté en commun accord avec le président et les pays membres atteste d’une volonté partagée d’aller de l’avant pour clôturer le plus rapidement possible ce processus.» Ainsi, les questions additionnelles des membres ainsi que leurs requêtes concernant l’accès au marché seront reçues d’ici le début du mois de mai prochain. Un nouveau round serait programmé par la suite vers la fin de l’année en cours. En attendant l’évolution du processus, il y a lieu de rappeler enfin que l’Algérie avait répondu déjà à 1 933 questions, dont la majorité porte sur des informations liées aux codes et règlementation du commerce en vigueur.

S. B.