L’Algérie a sollicité une réunion formelle au mois de juillet à Genève du groupe de travail de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) chargé de son accession à l’organisation, a-t-on appris dimanche auprès d’une source proche du dossier.
Prévue initialement en juin, cette 11e réunion des négociations multilatérales au sein de ce groupe de travail a été reportée en raison des changements qui devraient intervenir en Algérie après la proclamation des résultats définitifs des élections législatives 2012 par le Conseil constitutionnel. Cette rencontre sera consacrée à «la présentation des transformations législatives et réglementaires opérées en Algérie» depuis 2008, date de la tenue du 10e round et à «l’examen des réponses apportées par l’Algérie aux questions des pays membres de l’organisation, en plus des questions qui concernent le système commercial algérien, aussi bien interne qu’externe. Ce projet de rapport déjà présenté lors de la réunion informelle tenue fin mars a été accueilli dans l’ensemble favorablement par les pays membres de l’OMC», a-t-on assuré de même source. Cependant, une autre série de rencontres bilatérales avec des pays membres de l’organisation est prévue en juin en vue de faire avancer les négociations. «En juin, nous allons rencontrer les pays membres de l’OMC qui ont manifesté un intérêt pour entrer en contact direct avec l’Algérie.
Un calendrier sera établi prochainement en vue de conclure les accords avec certains et de faire avancer les négociations avec d’autres», a affirmé la même source. Une série de rencontres bilatérales avec certains pays membres de l’OMC avait précédé la rencontre informelle avec le groupe de travail chargé du dossier d’adhésion de l’Algérie à l’organisation, tenue le 30 mars à Genève. Selon la même source, des négociations bilatérales relatives à l’accès aux marchés se sont déroulées en mars avec l’Union européenne (UE), les États-Unis d’Amérique (USA), la République de Corée, l’Indonésie, la Nouvelle Zélande, la Suisse, l’Equateur, la Chine, le Canada, l’Australie, l’Argentine, le Japon et la Turquie. A l’issue de cette série de rencontres bilatérales et en plus des accords conclus entre 2005 et 2008, «la délégation algérienne à Genève est parvenue à la conclusion des négociations avec la Suisse», a-t-elle affirmé. Pour les autres pays, «nous sommes sur le point de conclure les négociations avec l’Argentine et nous nous dirigeons vers la conclusion des négociations avec plusieurs membres intéressés, notamment l’Australie, la Nouvelle Zélande, la Malaisie et l’Indonésie», a-t-on ajouté. Avec l’UE, une des plus importantes zones commerciales du monde et qui joue un rôle essentiel dans les structures de l’OMC, les négociations en vue de conclure un autre accord plus large dans le cadre de cette organisation semblent «bien progresser».
La rencontre tenue en mars dernier avec ce partenaire a permis de se mettre d’accord «sur certains points, alors que d’autres points continuent toujours à faire l’objet de négociations», ajoute la même source qui fait état d’une nouvelle rencontre, avant la 11e réunion formelle.
Toutefois, la position de l’UE lors des négociations en mars à Bruxelles «est en contraste» avec celle affichée par le représentant de l’UE à Genève, a regretté la même source. Selon cette dernière, la position de la mission diplomatique de l’UE à Genève «ne reflète nullement» les avancées réalisées dans les négociations entre les deux parties. «Le représentant de l’UE à l’OMC n’affichait pas la même vision que celle que nous avons perçue à Bruxelles», a-t-elle affirmé. Les négociations avec les Etats-Unis en vue de conclure un accord bilatéral devant permettre à l’Algérie d’accélérer son processus d’adhésion à l’OMC se poursuivront au courant des prochaines semaines pour tenter de trouver un terrain d’entente. «Il y a une certaine compréhension de la part des Américains de la situation de l’Algérie. Ils ont affiché une certaine disponibilité à tenir une rencontre, soit à Alger ou à Washington, pour négocier et essayer d’aplanir certaines divergences de vue. Il reste à déterminer la date», a souligné notre source. Aucun pays membres de l’OMC n’est contre l’accession de l’Algérie à cette organisation, a affirmé la même source, soutenant même que lors de la réunion informelle tenue fin mars à Genève, «tous les membres, sans exception, ont appuyé ouvertement et explicitement l’adhésion de l’Algérie à l’OMC». Lors de la réunion informelle du groupe de travail de l’OMC chargé de l’accession de l’Algérie tenue fin mars à Genève, la délégation algérienne avait réitéré la ferme volonté du gouvernement en ce qui concerne la conduite à terme du processus d’accession à l’OMC. Des mesures économiques nouvelles ont été introduites dans la législation nationale, dont la finalité est de soutenir et de rationaliser le processus d’insertion de l’économie algérienne dans l’économie mondiale. Il s’agit de «renforcer les moyens de parvenir à cette insertion de manière compatible avec son niveau de développement. L’Algérie recherche à travers ces mesures le niveau d’ouverture qui réponde à ses besoins et à ses priorités par rapport à son niveau de développement actuel», a expliqué une autre source proche du dossier. D’ailleurs, a-t-elle poursuivi, le programme additionnel des transformations législatives et réglementaires visant la mise en conformité avec les accords de l’OMC pour lequel l’Algérie s’est engagé en 2004 a été totalement réalisé, sauf pour ce qui est du traitement des normes homologuées qui sera finalisé à la fin 2012. «Le processus de transformation du cadre législatif et réglementaire est fondamental. C’est un indicateur significatif de l’état d’avancement des réformes engagées par les pouvoirs publics pour rendre le cadre juridique et institutionnel conforme aux règles de l’OMC», a-t-elle souligné. L’Algérie a également répondu à toutes les questions que les membres lui ont adressées après la 10e réunion du groupe de travail. Alger avait appelé à la simplification et à la facilitation du processus d’accession à l’OMC pour les pays en développement et les pays les moins avancés lors de la conférence ministérielle de l’organisation, tenue en décembre dernier à Genève.