Adhésion de l’Algérie à l’OMC: quand Bakhti Belaib enfonce Benyounès, Benbada, Djaâboub et Boukrouh

Adhésion de l’Algérie à l’OMC: quand Bakhti Belaib enfonce Benyounès, Benbada, Djaâboub et Boukrouh

Pour sa première déclaration officielle à la tête du ministère du Commerce, c’est un pavé dans la mare que vient de lancer Bakhti Belaib qui souligne que le dossier de l’adhésion de l’Algérie à l’OMC n’a pas vraiment évolué depuis 1999, date à laquelle il avait quitté ce département soit seize ans.

« J’ai tenté, depuis quelques semaines, de faire le point sur ce dossier (adhésion de l’Algérie à l’OMC) et de faire un comparatif entre l’état où je l’ai laissé il y a plus 16 ans et celui d’aujourd’hui: les évolutions ne sont pas remarquables », a t-il déploré, lors d’un atelier sur les Accords de l’OMC relatifs aux mesures sanitaires et phytosanitaires et aux obstacles techniques au commerce.

Ce commentaire de Bakhti Belaib est un coup d’assommoir assené à son prédécesseur Amar Benyounes qui, au moment de sa nomination à ce ministère, avait clamé que le président Bouteflika lui avait fixé une priorité : finaliser le dossier de l’adhésion de l’Algérie à l’OMC. Finalement, les assertions de Benyounes, c’est un peu comme les promesses de gascon : que du Flan.

Mais dans la foulée, Belaib ramasse Nouredine Boukrouh et aussi les deux ministres islamistes Hachemi Djâboub et Mustapha Benbada qui ont ouvert grandes les portes de l’import/import aux nababs du MSP qui sont aujourd’hui, pour une bonne partie, les détenteurs de fonds de l’informel.

« A l’époque, quand j’avais la mission d’expliquer les accords de l’OMC et l’enjeu pour l’Algérie d’y adhérer, mon langage était incompréhensible car nous ne maîtrisions pas ce dossier », a-t-il ajouté, soulignant la nécessité d’intensifier les actions d’informations et de vulgarisation dans ce sens.

Par ailleurs, dans sa déclaration à la presse en marge de cet atelier, le ministre s’est dit « satisfait » de voir l’Algérie ne pas vouloir adhérer « n’importe comment » à cette organisation mondiale, en considérant que le dossier de négociations doit encore être consolidé. Une façon d’envoyer un clin d’œil à l’UGTA et le PT qui avaient justement reproché à Benyounes d’avoir parlé trop vite;

Questionné sur la lenteur de ces négociations et leur non aboutissement, le ministre a indiqué que ce dossier ne concerne pas le gouvernement seul mais aussi le peuple algérien. « Il faudrait qu’à un moment, nous, entre Algériens, fassions un comparatif entre le coût de la non-adhésion et celui de l’adhésion. Je pense que c’est un travail que nous n’avons pas encore fait », selon lui.

Les propos du ministre du commerce marquent une véritable rupture, au sens où il veut faire du dossier, non pas une affaire de technocrates, mais de tout le peuple qui doit dire son mot, car en définitive c’est le peuple qui subira les conséquence du choix quel qu’il soit (adhésion ou rejet).