Adhésion de l’Algérie à L’OMC, Benbada veut clore le dossier avant la fin de 2011

Adhésion de l’Algérie à L’OMC, Benbada veut clore le dossier avant la fin de 2011

L’Algérie a réuni les conditions en vue de son adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Le nombre de questions des pays membres diminuera jusqu’à ce que le dossier soit clos dans les plus brefs délais, a annoncé hier à Alger le ministre du Commerce, Mustapha Benbada. Dans intervention lors de la journée parlementaire sous le thème «L’Algérie et l’OMC :

défis et perspectives», le ministre a indiqué que depuis l’engagement des négociations en 1987, l’Algérie a répondu à 1640 questions et participé à 10 rounds de négociations dont le dernier remonte à janvier 2008. «Des étapes déterminantes nous attendent», a-t-il confié,

ajoutant que l’Algérie attend la désignation du nouveau groupe de négociateurs de l’OMC avec qui le groupe algérien devra travailler. «Nous souhaitons tenir le 11e round des négociations au cours du deuxième semestre 2011», a-t-il avancé, annonçant qu’il s’agira de discutions autour des offres proposées par l’Algérie au sujet des 96 questions posées par les Etats-Unis et l’Union européenne.

Il reconnaîtra, dans ce sens, que «tout processus de négociations exige des concessions», sans donner plus de détails sur ces concessions. Avant le 11e round, l’Algérie présentera un rapport concernant le domaine des services, a-t-il avancé. M.Benbada a appelé l’organisation à prendre en considération la situation de l’Algérie qui a vécu une décennie noire suivie de profondes réformes économiques.

Il a mis en avant également les divergences entre les Etats membres pour fixer les conditions d’adhésion. «L’absence du consensus rend les négociations difficiles», s’est-il plaint. Pour sa part, le directeur-général adjoint de l’OMC, Aljandro Jara, a considéré que l’Algérie devra achever son processus de négociation à l’organisation.

«Faute de terminer ce processus, l’Algérie courrait le risque de voir le résultat de nombreuses années de dur travail réduit à néant. Cela pourrait compromettre les perspectives de croissance économique future», a-t-il averti.

M. Jara a recommandé à «l’Algérie de redoubler d’efforts et mener dès que possible à leur terme les pourparlers en vue de son accession». «Une telle démarche profitera à l’ensemble des membres de l’OMC mais surtout à l’Algérie», a-t-il expliqué.

Face à un parterre de députés acquis, vraisemblablement pour la non-adhésion à l’OMC, M. Jara a considéré que l’Algérie devra achever les négociations avant la fin du cycle de Doha. «L’Algérie a des intérêts et préoccupations particuliers dont elle souhaiterait certainement qu’il soit tenu compte dans le résultat de ce cycle ou des cycles ultérieurs de négociations commerciales».

Vu l’accroissement du nombre des membres de l’OMC, tout retard additionnel «exposerait l’Algérie à des négociations plus complexes», a-t-il prévenu. L’organisation, créée en 1995 et forte de 153 membres, représente actuellement 90% des échanges mondiaux. L’Algérie est le seul pays à avoir engagé de très longues négociations en vue de son adhésion. Ayant remis son dossier en 1987, l’Algérie ne s’est engagée dans les négociations d’adhésion qu’en 2002.»

La volonté politique est indispensable pour l’adhésion

«L’adhésion à l’OMC dépend de la volonté politique», a relevé Fawaz El Alami, président du groupe technique des négociateurs à l’OMC de l’Arabie saoudite.

Tout en recommandant à l’Algérie de diversifier son économie, il a parlé des avantages de l’adhésion à l’OMC, notamment la hausse des investissements étrangers et des exportations hors hydrocarbures. Depuis son adhésion, le volume des exportations du royaume a grimpé de 20%, a-t-il cité à titre indicatif. De son côté, Idriss Jazairi, ambassadeur permanent d’Algérie à l’Organisation des nations unies, a recommandé d’élaborer une feuille de route.

K. S.